Algérie - Sidi Abdellah Ben Mansour

Biographie de Abdallah ben Mansour




Biographie de Abdallah ben Mansour
ABDALLAH BEN Mansour El Houty Ben Yahia Ben Othman El-Maghraouy(1)
Ce saint et vertueux personnage, cet auteur de miracles inouïs, était doué de louables qualités morales et exaucé dans ses prières. Il fut le contemporain de sidi Ahrned ben Lahcèn EI-Ghomary.
Voici en quels termes celui ci recommandait sidi Abdallah à certains de ses disciples: « Sidi Abdallah ben Mansour, leur disait-il, est comme l'eau d'un canal d'irrigation; or, cette eau se trouble promptement ; prenez-y donc garde ! »
Parmi ses miracles, on cite le fait suivant rapporté par un de ses voisins, qui habitait' avec lui dans la rue d'Andalousie : « Je traversai le Sahara, dit-il, pour me rendre au Soudan. Arrivé à Ksar-Tagourarin, je n'y trouvai point d'orge à acheter pour la nourriture de mes chevaux. « Donne-moi ton cheval et ton chameau, me dit un des habitants de la maison où j'étais descendu; j'irai avec ces animaux au Chott Septentrional pour y acheter de l'orge.» Je lui remis donc mon cheval et mon chameau et il partit. La moitié de la nuit s'était déjà écoulée et je dormais profondément quand j'entendis frapper à ma porte. Je me levai, je sortis et je vis mon commissionnaire monté sur le cheval.
Voici le cheval ! s'écria-t-il. — Où est le chameau ? lui demandai-je ? — Il s'est enfui, me répondit-il. — Il n'y a de force et de puissance qu'avec l'aide de Dieu l'Auguste, le Majestueux ! Hélas! le chameau s'est enfui, m'exclamai je; puis j'ajoutai : « O sidi Abdallah ben Mansour, tu m'as trompé ; car, après Dieu, j'avais mis en toi toute ma confiance. Je te citerai le jour de la résurrection générale devant le tribunal de Dieu. » Après cela, je dormis jusqu'au matin. Je dormais encore quand soudain j'entendis quelqu'un qui criait après moi: «Réjouis-toi de cette bonne nouvelle: ton chameau est revenu ! — Qui donc l'a ramené? lui demandai-je. — Grâces soient rendues à Dieu ! me répondit- il ; je l'ai trouvé agenouillé devant la porte de la maison; il est revenu d'une distance de deux ou trois jours de marche. » Dieu nous fasse profiler des mérites du cheikh 1
Autre miracle. — Une personne digne de foi m'a raconté ce qui suit : « Je me trouvais enfermé, dit- elle, dans une prison de Fez. « 0 sidi Abdallah ben Mansour, m'écriai-je, je une mets sous la protection ! » Pendant la nuit qui suivit, je vis en songe un homme qui se présenta à moi et me dit : « Sors ! — Qui donc es tu ? lui demandai-je. — Je suis Abdallah ben Mansour, me répondit-il. » En effet, le lendemain matin, j'entendis qu'on m'appelait et qu'on criait: « Hé un tel ! Sors! Tu n'as rien à craindre »
Autre miracle. — Le fait suivant m'a été rapporté par sidi Abderrahman El-Qacir qui le tenait de la bouche de son professeur sidi Mohammed ben Mouça El-Ouedjdijeny, muphti de Tlemcen : « Le sultan de 'l'unis, dit-il, s'était mis en route avec son armée pour venir s'emparer de Tlemcen. Prévenu de ce qui se passait, le sultan de Tlencem mit ses troupes en campagne. Une première rencontre eut lieu près du Djebel-ez-Zaq, et le goum tlemcénien fut défait. Il se livra un second combat, puis un troisième : même insuccès. Puis le sultan de Tunis continua sa marche et arriva jusque sous les murs de Tlemcen. Alors,.il tint conseil avec ses ministres et leur dit: « Par où entreraije dans la ville ? — Par où il vous plaira, répondirent-ils. II ajouta : Combien la ville a-t-elle de portes? ils les lui énumérèrent. Puis il demanda : Quel est le saint qui protège Bah-el-Djiad ? — C'est, répondirent-ils, sidi Abou Medien. — Et Bab-el-Aqba — Sidi Abmed Ed-Daoudy. — Et Bab- ez.Zaouïa? — Sidi El-Halouy. — Et Bab-el-Qarmadin, qui la protège? — Aucun saint. — Eh bien donc, leur dit-il, c'est par cette porte que je ferai mon entrée dans la place. »
« Or, Adjouz — tel était le nom du serviteur de sidi Abdallah ben Mansour — dit à son maître : « Cette porte (Bab-el-Qarmadin) est sous votre sauvegarde, car, de toutes les portes de la ville, il n'y a que la vôtre par laquelle le sultan puisse entrer. — Tu as raison, répondit le cheikh ; et, incontinent, il revêtit son burnous par-dessus sa chemise, et prit un bâton qu'il cacha sous son burnous ; puis il se dirigea du côté de l'armée qui était campée près de Bab-el-Qarmadin. Les soldats étaient occupés les uns à laver leur linge, les autres à se promener. Il demanda où se trouvait le pavillon du sultan. On le lui indiqua et on courut aussitôt consulter le souverain pour savoir s'il fallait laisser entrer le cheikh. « Introduisez-le, dit le Prince. » Alors le cheikh entra et apostropha le sultan en ces termes : « 'l'u es un tyran ; ce serait pécher que de te saluer. Que réclames-tu à ce peuple pour que tu viennes ravager ainsi une terre de l'Islam ? Le sultan lui répondit: Vous autres, fakirs, vous vous mêlez de choses qui ne vous regardent pas. — Et toi, reprit le cheikh, crois-tu donc qu'il n'y a que toi d'homme au monde?» Et, ce disant, il se mit à le frapper avec son bâton, redoublant ses coups, jusqu'à ce qu'enfin le prince lui criât: « Je fais pénitence je fais pénitence ! » Alors, le cheikh abaissa son bâton et se mit à dire, allant et venant dans le pavillon : « Dieu revient à celui qui revient à Lui » (2). Or, pendant que ceci se passait et que le cheikh frappait le sultan, il régnait, de par la volonté de Dieu, une profonde obscurité qui avait enveloppé tout le camp ; un vent violent s'était mis à souffler, le ciel s'était couvert d'épais nuages et l'air s'était obscurci au point que les soldats ne se voyaient pas les uns les autres ; les tentes s'étaient renversées, les chevaux et les mulets avaient rompu leurs liens et s'étaient enfuis. Mais aussitôt que le sultan eut crié : Je reviens à Dieu ! les ténèbres se dissipèrent, le veut se calma, les nuages disparurent et le soleil reparut radieux comme auparavant. Puis le cheikh dit au sultan : « Tu vas lever ton camp. — Mais, sidi, reprit le Prince, qu'au moins le sultan de Tlemcen me rembourse les frais de la guerre ! — Par Dieu ! répliqua le cheikh, il ne te donnera pas un dirhem ; tu aurais raison si ce pays était habité par des infidèles, car alors tu aurais droit à être indemnisé des dépenses que tu as faites pour lever ton armée ; mais, par Dieu ! Décampe au plus vite, tu ne gagnerais rien à rester ici plus longtemps, » Sur cette menace, le sultan fit plier les tentes et alla coucher sur les bords de l'Isser » (3).
Aulne miracle opéré par le cheikh. — Une personne digne de foi a rapporté le fait suivant : « Le sultan de Tlemcen, dit-elle, avait demandé aux notables de la ville de lui prêter de l'argent, et les avait frappés d'une forte contribution. Consternés, les gens allèrent chez le cheikh sidi Abdallah ben Mansour pour se plaindre du malheur qui leur arrivait. Le cheikh monta sur son âne et partit d'Aïn-el-Hout (4). Arrivé à Tlemcen, il se rendit à la grande mosquée où il trouva une multitude de gens se livrant au plus grand désespoir à cause du malheureux sort qui les frappait. De là, il se transporta chez le sultan, au Méchouar, et le pria de revenir sur la décision qu'il avait prise ; mais le Prince resta inflexible et ne voulut rien entendre. Alors le cheikh lui dit : « Comment ! tu as gaspillé les fonds du trésor public des musulmans et tu as l'audace de leur demander qu'ils te prêtent de l'argent ! Que Dieu ne le donne que des coliques! » Puis il remonta sur son âme et partit. A peine était-il sorti que le sultan fut en proie à de vives douleurs et se mit à crier : « Aïe! mon ventre ! Aie! mon dos! » Les ministres se mirent aussitôt à la poursuite du cheikh, le rejoignirent à la porte de la ville, appelée Bab Zaouïat-sidi El-Halouy, et le ramenèrent chez le sultan. De retour au palais, le cheikh passa la main sur le ventre du sultan, et le mal disparut comme par enchantement (5)
autre miracle. — Le cheikh se trouvait dans la retraite qu'il s'était choisie dans la Caverne de Bent Amer. Sou fils Mohammed, qui était alors tout petit, entra un jour chez lui et trouva un monceau d'or dans un coin de la caverne. Il releva aussitôt les pans de son vêtement, en remplit le creux avec de l'or qu'il puisa au tas, et courut trouver le cheikh pour lui montrer sa trouvaille. « Emporte cet or » lui dit le cheikh ; puis il acheta avec cette fortune le jardin appelé Taghzout (6) qu'il immobilisa en faveur de ses enfants.
Autre miracle. — Un jour, le cheikh partit d'Aïn-et-Hout pour se rendre à Tlemcen, accompagné de son serviteur Adjouz. Arrivés à la porte El-Qarmadin, ils aperçurent un homme solidement garrotté et ayant la corde au cou. Le bourreau était là qui allait l'égorger. Tout à côté, le père, la mère et les enfants
de la victime pleuraient. Le sultan Abou Abdallah Et-Thabity (7) avait ordonné qu'on égorgeât le condamné et qu'on accrochât son cadavre à la porte EI-Qarmadin. A cette vue, le serviteur dit à son maître : « Cette homme est sous votre protection 1 » Alors le cheikh interpelle le bourreau, ses aides et les officiers de la Cour, qui, pris de peur, viennent au devant de lui et lui baisent les mains et les pieds. Puis il dépêche son serviteur Adjouz auprès du sultan pour implorer la grâce du prisonnier condamné à mort. Adjouz ayant été introduit dans le palais, les officiers et les ministres disent au prince : « Sire, voici le serviteur du cheikh Abdallah ben Mansour qui vient intercéder en faveur de l'homme dont vous avez ordonné le supplice. « Mais le sultan étant entré dans une grande colère : «Qu'on pende le serviteur Adjouz et le condamné ! » s'écrie-t-il. Sur les instances du vizir, le sultan finit cependant par se calmer et fit grâce à Adjouz et à son protégé. Puis le serviteur, étant retourné chez son maître, lui raconta ce qui s'était passé. « Bien, dit le cheikh, tu seras vengé, car le sultan ne tardera pas à se trouver dans une situation telle, qu'il faudra que ce soit toi qui intercède pour lui comme le vizir a intercédé pour toi. » En effet, dans la nuit qui suivit cette journée, alors que le sultan était endormi, un serpent énorme s'enroula autour de son cou et lui colla sa gueule sur sa bouche. Le prince, saisi d'épouvante, appelle au secours. Vite on ouvre devant lui les portes du Méchouar, puis celles d'El-Qarmadin et le sultan Abou Abdallah se dirige vers Ain El hout. Arrivé à la demeure du serviteur du cheikh, le sultan appelle, mais Adjouz ne parait qu'après un long moment pendant lequel le serpent ne cesse de torturer sa victime.' Enfin, le serviteur entre chez son maître, mais celui-ci dort si profondément qu'il est impossible de le réveiller. Alors le sultan demande le nom de la femme du cheikh. « Elle s'appelle Mariem », répond Adjouz. « Lalla Mariem, s'écrie le sultan, de grâce, éveillez le cheikh, grattez-lui la plante des pieds pour le tirer du sommeil l » Le femme obéissante se rend aux prières du sultan qui entre chez le cheikh dans une attitude humble et suppliante, et lui demande pardon. « Allons, Merzouq, dit alors le saint homme en s'adressant au serpent, allons, viens ! » Le serpent se rendit aussitôt à cet appel et se glissa entre la chemise et la blouse du
Cheikh. Puis le sultan fit plusieurs fondations en faveur du marabout.
Autre miracle. — Le cheikh alla un vendredi faire la prière solennelle à Hennaya. Pendant qu'il était assis dans la mosquée, il vit le sultan Abou Abdallah (Et-Thabity) qui, étant sorti à pied pour faire une partie de chasse, se dirigeait vers la mosquée d'Hennaya afin d'assister à la prière du vendredi. Le prince fit son entrée dans le temple en marchant sur des tapis que ses compagnons étendaient devant lui. Là, il trouva le cheikh qui lui dit : « Faut-il que tu sois orgueilleux, pour oser marcher sur des tapis! Je me repens, lui répondit le sultan. — Dieu revient à celui qui.revient à Lui, répliqua le cheikh. » Il faut dire que le sultan n'avait pas fait ses ablutions, car, en entrant dans la mosquée, il avait trouvé le puits à sec : l'eau qu'il contenait s'était infiltrée dans la terre. Mais dès qu'il se fut repenti, le cheikh lui dit : « Va faire tes ablutions. » Arrivé au puits, le sultan vit alors l'eau déborder par-dessus la margelle, et fit aussitôt ses ablutions.

Notes

1 Voyez sa biographie dans Complément de l’Histoire des Beni-Zeïyan, p.407 et 408. Cf. Ch. Brosselard, mémoire épigraphique et historique sur les tombeaux des émirs Beni-Zeïyan, p.114 et suivantes et Revue Africaine, 6e année, numéro 31, janvier 1862, article de M.C. Brosselard, intitulé : Tombeau de l’Ouali Sidi Abdallah ben Mansour
2 Voyez Coran, sur. II, versets 35 et 155
3 L’Isser est un affluent de la rive droite de la Tafna. Il prend sa source aux Beni-Smiel. Cette rivière, dont les eaux sont utilisées au moyen de barrages volants, court dans des gorges pittoresques, forme des cascades et baigne les vallées de Lamoricière, des Abdellys et s’El-Fehoul ; puis se jette dans la Tafna, un peu au nord de Remchi, après s’être grossie de l’oued Tellout et de la Sikkak ou Safsaf provenant des cascades d’El-Ourit, à l’est de Tlemcen. (L. Piesse et J. Canal, Tlemcen, p.94)
« L’Isser a sa source dans les montagnes des Beni-Smiel, tribu qui habite les bords du désert. Abulfeda en parle comme d’une riviere considérable ; et, à en juger par sa position et l’analogie des noms, ce doit être l’Assara de Ptolémée, et peut être l’Isaris de l’anonyme de Ravène » (Dr Shaw, Voyage dans la régence d’Alger, traduction française, p.219)
4 « A six kilomètres de Tlemcen, se trouve Aïn-el Hout (la source des poissons), petit village arabe d’une centaine d’habitants, tous cultivateurs. Au pied du village, dans le ravin de la Saf-Saf, une source thermale sort d’une grotte de rochers et forme un petit étang où l’on voit des poissons multicolores nageant à l’envi dans cette vasque naturelle. » (L. Piesse et J. Canal, Tlemcen, page 83)
5 Voyez Brosselard, Mémoire épigraphique et histoire sur les tombeaux des Emirs Beni-ZeÍ¿an, p.114 et suivantes
6 La signification berbère du mot Taghzout est creux, cavité, endroit creusé profondément dans la terre. (voyez le Dictionnaire berbère de Brosselard). Le mot est de forme féminine ; c’est le nom de lieu de la racine ghez, creuser.
7 Sultan Zianide qui régna de 1475 à 1505. Voyez Brosselard, Mémoire épigraphique, etc, p.112 et suivantes, et l’abbé Bargès, complément de l’Histoire des Beni Zeiyan, p.403 et suivantes

Le texte est la reprise intégrale de la traduction du Boustane. Je suis en train de chercher une oeuvre de ce saint vénéré: ce serait uner exègèse du Saint Coran qau'il aurait rédigée; cET HOMME N3EST PAS UN FAISEUR DE MIRACLES, comme il est reconnu à ravers le texte d'Ibn Mariam. A travers ces miracles, on rfteconnait surtout un défenseur du faible et de l'opprimé; c'est sous cet angle qu'il faut analyser ses faits et gestes
Abderrahim BENMANSOUR - retraité - Tlemcen, Algérie

26/03/2014 - 185868

Commentaires

que ce fanatique me dise qui a civilise les algeriens et les autres.mon pere a travailler dans les mines de fer mais les algeriens restaient au jour ils avaient peur de descendre au fond.chaque matin je vois des français vider mes poubelles.il y a beaucoup a dire a ce mec alors je l invite a venir me parler en face et la realite je lui enseignerai. la question du voile qu il oblige a porter a leur femme ce n est que par jalousie dieu est bien meilleur pour inciter a la haine et aux crimes
mace - retraite - nimes, France

16/06/2013 - 102143

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