Algérie - Amar Amarni

Biographie Amar Amarni



Biographie Amar Amarni
Amar Amarni, cet artiste kabyle aux multiples talents n’existe pour certains kabyles que depuis le 26 novembre 2013. Ils l’ont découvert lors de son passage au club Balattou dans le cadre des soirées de Nuits d’Afrique, en collaboration avec le centre culturel kabyle. Et pourtant, il a existé et existe encore pour d’autres Kabyles et non kabyles depuis longtemps. Les raisons de cette méconnaissance pourraient être dues à l’éloignement ou au manque de promotion. Bref, l’essentiel, les personnes qui se sont déplacées notamment pour encourager la culture kabyle, ont été émerveillées par le génie d’un artiste qui déborde de rêves, de cris, de nostalgie, d’amour, de perspicacité et de professionnalisme. Un professionnalisme, certes, particulier, mais ô combien attrayant et enrichissant pour la culture amazighe en particulier et pour la culture du monde en général.

Profil de Amar

« Amar Amarni, peintre, musicien et cinéaste, est né en 1973 à Tizi-Ouzou, en Algérie. Après avoir étudié à l’Ecole supérieure des Arts d’Alger, il a obtenu son diplôme supérieur en Arts plastiques et a aussi eu un diplôme à l’Ecole supérieure des Arts de Marseill.

Il a travaillé comme dessinateur humoristique pour le journal algérien La nouvelle république (1998). Il a aussi réalisé un grand nombre d’expositions d’art entre 1994 et 2010 dans différents pays tels que l’Algérie, la France, l’Espagne, l’Allemagne, la Finlande, la Tunisie Amar Amarni est aussi le compositeur de la bande son du film La traversée réalisé par Elisabeth Leuvrey en 2006Il a effectué de nombreux spectacles dans différents théâtres de Paris depuis la sortie de son album de musique expérimentale Orange makes me happy depuis 2011 jusqu’aujourd’hui avec ses performances artistiques ” expérience AMART ” qui mélange sons, musique, peinture et films d’art Il a aussi réalisé de nombreux courts-métrages d’animation entre 2007 et 2013, a participé à des festivals internationaux tels que le FIAV de Nîmes en France en 2008, où il a gagné le prix du jury avec le court-métrage Obsession du carré Il a notamment réalisé d’autres films tels que The black birds, The creation, I am a bad painter, It’s just a short love story, Les grimaces de Monalisa, No comment, Save your planet et In our home, qui est présélectionné pour la compétition de courts-métrages MADE in MED, au Festival International du Cinéma Méditerranéen de Montpellier et au festival du film amazigh » ( Communiqué de Nuits d’Afrique).

Amar Amarni pourrait intriguer le public par son look à la Bob Marley ou par la panoplie d’instruments dont il dispose sur scène. Pourrait-il avoir plus qu’une apparence commune avec ce grand artiste jamaïcain? C’est à cette question qu’un spectacle, minutieusement conçu, a amplement répondu. Il était presque 22h quand l’artiste a entamé son show. Il a commencé par sa technique d’émettre des sons par de multiples outils pour accompagner des visuels que son ordinateur projetait en arrière plan. On y voyait notamment des paysages, de l’eau qui coule à flot, des cheveux, des chaussures, etc. Ces moments, qui ont duré une bonne quinzaine de minutes, accrochaient le public et le déstabilisaient par moment, car il n’est pas habitué à ce genre d’art éclaté et audacieux dans les spectacles kabyles notamment.

Arrive enfin la partie à laquelle ce public est habitué : la chanson à texte. Et encore là, il a été désarçonné par l’originalité du style de l’artiste. Il y avait même certains spectateurs qui tentaient de trouver un nom à ce dit-style. C’était drôle. Blague mise à part, la superbe voix de Amar et ses textes profonds invitent à la réflexion et non au défoulement. La nuance est de taille. Avec une aisance admirable à la guitare, Amar a d’abord chanté la mère (Yemma) et la fontaine du village. Ah cette fontaine! Elle symbolise à la fois la source d’eau et toutes ces images et cette vie ambiante du village qui tourne avec et autour d’elle. Il a, ensuite, chanté l’exil, les frontières qui briment la mobilité des humains, sans oublier de rendre hommage à ces jeunes harragas algériens qui tentent par tous les moyens de partir vers l’Europe et à n’importe quel prix. La patrie de l’humain, selon lui, existe depuis la nuit des temps. Ce serait idéal de devenir un papillon pour faire le tour du monde, mais…il y a toujours ces frontières. Il a, enfin, abordé le thème de l’amour avec beaucoup de franchise et de douleur dignement assumées : « Elle m’a quitté et pourtant j’ai des valeurs et des principes…je suis dépassé par l’amour…) », dira-t-il dans l’une de ses pièces. L’amoureux, dans une autre chanson, ne désespère pas et croit à la magie de ce sentiment: « Toi et moi, on va vivre pleinement notre amour et ce, peu importe les conséquences… ».

« Je chante à ma façon, toujours »

Amar Amarni a encore séduit le public par sa personnalité et par sa manière de chanter du Matoub (A tir) ou El Hasnaoui ( A yemma). Avec une maîtrise impressionnante de la guitare, une voix magnifique et une énergie débordante, l’artiste a transporté l’auditoire dans les univers tant aimés par ces deux grands géants de la chanson kabyles : la patrie et les retrouvailles avec les leurs : « Je chante El Hasnaoui à ma façon, toujours », a-t-il souligné avec beaucoup de modestie. En fait, il faut préciser qu’il a plutôt adapté brillamment, à son style, les chansons de Matoub et d’El Hasnoui. Et le résultat est tout simplement excellent.

Intelligemment moderne et jalousement conservateur

Son look dégage la liberté dont rêve tout artiste engagé. Sa scène est peuplée d’outils traditionnels comme le Bendir et modernes comme l’ordinateur et les visuels. Ses textes crient à la liberté et à l’affranchissement des corps et des âmes des ordres établis. Dans le même temps, d’autres textes appellent au retour aux racines, aux valeurs d’antan, aux rapports purement humains, loin des machines et du virtuel.

En somme, cet artiste a su conjuguer la mémoire ancestrale kabyle avec celle de l’humanité tout en imposant une vision personnelle purement réfléchie de l’art et de la vie. Il a donné une excellente prestation au Balattou. C’était un agréable voyage en Kabylie, un voyage habillé de sonorités musicales universelles. Pour finir, cet artiste mérite d’être vu par un large public dans une grande salle à Montréal.



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