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Béjaïa
L'assemblée populaire de wilaya (APW) de Béjaïa n'exerce plus de contrôle sur l'action de l'administration locale depuis bientôt cinq mois. Sa dernière session remonte à janvier dernier.A peine ouverte, la rencontre, qui devait se pencher sur la conformité de l'assemblée aux textes et aux règlements, a été levée après le refus du P/APW d'intégrer à l'ordre du jour le remaniement des commissions.Mais le blocage de cette instance de 43 élus date d'avant janvier. Il demeure à ce jour suite donc au conflit interne entre le président de l'APW, Mohamed Bettache, et la nouvelle majorité, composée de 23 élus issus du RCD, FS et le FLN, autour du bilan de l'APW et la présidence des commissions. Les missions importantes de l'APW, comme l'accompagnement et le suivi des actions de développement économique, social et culturel, d'aménagement du territoire de la wilaya, de protection de l'environnement et de promotion des vocations spécifiques, la définition des priorités et sa participation à la résolution des problèmes de la population, ne sont plus assurées.L'entêtement des élus a conduit le wali à user de ses prérogatives en faisant adopter le budget primitif via le ministère de l'Intérieur en supprimant un chapitre relatif au renouvellement du parc automobile de l'institution élue.Ainsi, les représentants du peuple, ayant déserté leurs siéges et responsabilités, quelques-unes de leurs attributions, consacrées par la loi n° 90-08 du 7 avril 1990 portant code de la wilaya, ont été «récupérées» par les membres de l'exécutif de wilaya dont l'action n'est pas soumise au contrôle des élus de l'APW.Aujourd'hui, les revendications qui ont été portées par les partis politiques, dont ceux qui sont en conflit à l'APW de Béjaïa, sont hypothéquées. Car l'instauration de «la démocratie participative», «la décentralisation de la gestion des affaires publiques», «la libération de l'élu», impliquent beaucoup plus de maturité politique de la part des élus, du respect à l'égard des citoyens qui les ont portés à cette instance, pour ne pas s'accrocher, dans le cas de l'APW de Béjaïa, à des postes rémunérés au niveau des commissions et au leadership.C'est là quelques revendications des élus des assemblées populaires de wilaya et des partis politiques, toutes tendances confondues, portées à la veille de la présentation de l'avant-projet de loi portant code de wilaya. Prés de cinq mois de conflit à l'APW, les protagonistes campent sur leurs positions. Pendant ce temps, la seule activité des élus se résume à accomplir des apparitions protocolaires comme accompagnerun ministre en visite de travail dans la wilaya.La population semble indifférente. Elle a compris les limites d'un mandat électif au niveau local.Les habitants préfèrent la manière forte, en fermant les routes, pour arracher leurs droits élémentaires plutôt que de frapper à la porte de l'APW pour déposer une plateforme de revendications et demander le soutien de l'assemblée.





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