Algérie - A la une

Béjaïa accueille chaleureusement Benflis



Béjaïa accueille chaleureusement Benflis
Jeudi, 10h30. La salle omnisports de Béjaïa, connue sous le nom de Salle Bleue, est pleine à craquer. Des dizaines de citoyens attendent, dans la ruelle menant au lieu du meeting, le candidat indépendant à l'élection présidentielle, Ali Benflis.Béjaïa.De notre envoyé spécialIl faut dire que depuis que Abdelmalek Sellal, directeur de campagne du président-candidat Abdelaziz Bouteflika, a été empêché de tenir son rassemblement, il y a quelques jours, les appréhensions sur l'étape de Béjaïa ont hanté le staff électoral. Son meeting allait-il être empêché ' Bien que des mesures aient été prises pour assurer la réussite de la sortie de leur candidat, les collaborateurs de Ali Benflis et sa délégation faisaient en fait un saut dans l'inconnu. Mais l'ambiance festive et la grande affluence de Béjaouis sur le lieu de la manifestation ont vite rassuré les sceptiques de l'équipe l'ancien chef de gouvernement. La Salle Bleue était pleine comme un ?uf. Des femmes, des jeunes, des vieux, des avocats, des médecins, des moudjahidine à l'instar de Rachid Adjaoud (secrétaire particulier du chahid Amirouche, colonel de la Wilaya III historique) étaient là à son arrivée.C'est sous un tonnerre d'applaudissements et du slogan «Benflis président» scandé par l'assistance que le candidat, qui s'est offert un bain de foule, a fait son entrée dans la salle. Ebahi par la foule des grands jours et l'accueil triomphal qui lui a été réservé dans la capitale des Hammadites, Ali Benflis confie à l'assistance son bonheur de parler aux «géants», aux «hommes libres». Il n'a pas fait l'objet de rejet. «Aujourd'hui, c'est un beau jour pour moi», dit-il, au milieu des cris «Imazighen». Le candidat se recueille d'abord à la mémoire des martyrs du FFS de 1963, des victimes du printemps berbère et des martyrs du printemps noir.«Je vais clore officiellement le dossier de tamazight»«Je viens lever l'embargo qui frappe Béjaïa depuis 1962», lance tout de go Ali Benflis, alternant le parler dans les trois langues : tamazight, arabe et français. Porté par l'euphorie d'un rassemblement réussi, loin de la violence qui a caractérisé les visites des autres candidats qui l'ont précédé, Ali Benflis dit toute son «admiration des luttes et des combats menés par les enfants de la région pour les libertés et la démocratie». «Je suis un homme convaincu de la démocratie jusqu'à la moelle, mais devant vous je deviens élève, je suis venu apprendre la démocratie chez les démocrates», lance l'ancien chef de gouvernement qui chante l'orgueil et l'honneur des Béjaouis dont «on ne peut ni acheté la conscience et encore moins apeurer». «C'est la raison pour laquelle ils vous en veulent», enchaîne-t-il. Pour Ali Benflis, «Béjaïa est une zone interdite, non concernée par le développement, ses villages (qu'il citera un par un) sont abandonnés». «Je n'ai aucune ambition pour ma petite personne, je viens pour libérer le pays», déclare-t-il devant une assistance toute ouïe.«C'est la fin de l'empire, c'est fini la dictature ! Oui pour la société des libertés et la démocratie», tonne l'orateur, qui n'a pas manqué de titiller l'ancien Premier ministre et directeur de campagne du président-candidat : «Le peuple algérien n'aime les gens qui l'insultent, l'injurient et le méprisent.» «Le reniement de l'identité, ajoute l'orateur, est un péché, un crime.» Ali Benflis rend un hommage appuyé au chantre du combat identitaire, Mouloud Mammeri, qu'il qualifie en tamazight : «Dhargaz amokrane» (un grand homme). «Nous sommes les continuateurs de ce combat», tranche le candidat à la présidentielle, qui s'engage à «clore le dossier en prenant une décision officielle concernant tamazight». «L'Algérie ne peut pas être sans officialisation de tamazight», précise-t-il en promettant de le faire «dans le cadre du dialogue qu'il ouvrira, s'il est élu président le 17 avril».Revenant sur ses propositions concernant la réorganisation du territoire, la régionalisation, l'indépendance de la justice, la lutte contre la corruption, l'ancien chef de gouvernement projette la réduction des impôts et la mise en place d'un conseil de la communauté algérienne à l'étranger, lié directement à la Présidence, qui appliquera des mesures pour réduire les tarifs de voyage, notamment durant la période estivale. Concernant la facilitation de l'obtention des documents administratifs au niveau des consulats, il compte d'ailleurs les multiplier «pour les rapprocher des Algériens vivant à l'étranger». Pas seulement : Ali Benflis compte aussi créer une structure qui se chargera des compétences algériennes établies à l'étranger, elle aussi liée aux services de la Présidence. «C'est la faillite partout», tempête l'orateur, qui met en garde contre le détournement de la volonté populaire, mais se dit rassuré du fait que, dans la région de Kabylie, «on ne tolère pas un tel viol de la souveraineté populaire».Après Béjaïa, Ali Benflis s'est rendu, dans l'après-midi, à Jijel où il a animé un meeting dans une salle comble. Le candidat a mis l'accent sur «la faillite» de l'équipe présidentielle et a promis de régler, dans le cadre d'un dialogue national, la question des internés dans les camps du Sud durant les années 1990. Il s'engage aussi à parvenir à une alternance pacifique au pouvoir.





Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)