Bedoui et Boudiaf dépêchés sur place par le Président

Le calvaire des réfugiés ne cesse de prendre des proportions alarmantes. Un centre d'accueil de réfugiés africains a pris feu, hier, dans la wilaya de Ouragla. Le drame a fait au moins 18 morts dont deux enfants et une cinquantaine de blessés, selon la Protection civile. Cette situation a fait réagir le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, qui a dépêché les ministres de l'Intérieur, Noureddine Bedoui, et de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, sur les lieux.En effet, dix-huit personnes de différentes nationalités africaines ont péri et 50 autres ont été blessées dans un incendie qui s'est déclenché, tôt dans la matinée d'hier, dans un centre d'accueil de ressortissants sub-sahariens à Ouargla, a-t-on appris auprès de la Protection civile. Immédiatement, les combattants du feu sont intervenus sur les lieux pour circonscrire l'incendie et évacuer les victimes du sinistre. Les éléments de l'Armée nationale populaire (ANP) se sont tout de suite portés aux côtés de leurs collègues de la Protection civile et ont contribué aux opérations de secours. En plus de la mobilisation d'un staff médical de l'hôpital militaire régional d'Ouargla, des ambulances médicalisées et des camions-citernes pour la lutte anti-incendie ont été dépêchés sur les lieux du sinistres, a indiqué un communiqué de la4e Région militaire. Les militaires ont aussi procédé à des évacuations de blessés, victimes de graves brûlures, vers l'hôpital militaire régional Chahid Tirichine-Brahim et l'établissement public hospitalier Mohamed-Boudiaf à Ouargla. Les pensionnaires de ce centre d'hébergement, qui compte quelque650 personnes, ont été transférés, par bus militaires et des camions, vers le site d'une ancienne caserne militaire à Ouargla. Aussitôt, une enquête a été ouverte par la police scientifique pour déterminer les causes exactes du drame, affirme une source sécuritaire sur les lieux.De son côté, l'antenne du Croissant-rouge algérien (CRA) à Ouargla s'est mobilisée pour porter aide et assistance aux ressortissants africains. «Des secouristes et des bénévoles se sont déplacés vers l'établissement public hospitalier pour être au chevet des blessés et leur porter assistance», a déclaré à l'APS, la présidente du CRA, Saïda Benhabyles. Le CRA est par ailleurs en contact avec les autorités locales pour un éventuel déplacement de ces ressortissants vers un autre camp.D'autre part, une cellule de crise a été mise en place au ministère des Affaires étrangères (AE) pour coordonner son action avec l'ensemble des institutions nationales concernées. «La cellule de crise du ministère des Affaires étrangères qui est à pied d'?uvre depuis l'annonce de ce drame, coordonne son action avec l'ensemble des institutions nationales concernées pour suivre l'évolution de la situation et l'identification des victimes», indique un communiqué des AE. Le MAE «salue la réactivité et le professionnalisme des services compétents du ministère de l'Intérieur, notamment des agents de la Protection civile, dont l'intervention a pu circonscrire et venir rapidement à bout de cet incendie, épargnant ainsi de nombreuses vie humaines», ajoute la même source.En visite de travail et d'inspection de deux jours dans la wilaya de Constantine, le ministre de l'Intérieur, M. Bedoui, a dû, sur instruction du chef de l'Etat, écourter sa visite pour partir toutes affaires cessantes à Ouargla. «Sur instruction du président de la République, les ministres de l'Intérieur et des Collectivités locales, et de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, accompagnés du directeur général de la Protection civile, se sont rendus ce matin à la wilaya (de Ouargla) à l'effet de s'enquérir de la situation et de superviser cette opération», précise un communiqué du ministère de l'Intérieur. Une cellule locale, a également été mise en place. Présidée par le wali de Ouargla, Saâd Agoudjil, cette cellule, qui regroupe plusieurs responsables de la wilaya concernés, a entamé, dans la zone de Saïd-Otba, dans la périphérie de Ouargla, les démarches de prospection en vue d'affecter une infrastructure comme centre de substitution destiné à l'accueil des ressortissants africains, a-t-on précisé.Une opération de distribution de repas à ces ressortissants a été organisée pour la prise en charge des pensionnaires du centre d'accueil, ouvert en 2014, aujourd'hui ravagé par un incendie.A. B.