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BECHAR
L'institut supérieur de formation des paramédicaux a abrité ce jeudi un séminaire sur les maladies mentales, auquel ont pris part des médecins spécialistes, des généralistes et des paramédicaux. Au cours de ce regroupement, plusieurs communications ayant trait à la prise en charge des malades atteints de cette pathologie ont été présentées. Alors que l'amère réalité du terrain est tout à fait autre. En effet, ce séminaire est venu à point nommé pour parler de l'état des lieux des infrastructures existantes dans les régions à l'image de celle de Bechar. Rien ou presque n'a été entrepris pour sortir le centre psychiatrique du dénuement et l'état jugé catastrophique dans lequel il se débat.En effet, il est à signaler que la situation dans laquelle se trouve cette structure sanitaire publique est tellement chaotique que c'est maintenant une association caritative appelée «trait d'union» de la ville qui semble venir en aide aux patients en matière d'achat de médicaments pour leur traitement, face à l'absence quasi totale des responsables en charge de la gestion de ce centre à vocation régionale. Des actions sur le terrain sont menées par les membres de cette association qui interviennent auprès des personnes en situation de précarité sociale et qui sont également en souffrance psychique. L'action est faite en partenariat avec d'autres intervenants notamment des âmes charitables qui ne manquent pas de mettre à chaque fois la main à la poche pour participer à la cotisation d'achat de médicaments pour les patients. Etant donné que la pharmacie du centre en question est fermée depuis longtemps, apprend-on auprès du personnel de cette structure. Et de poursuivre également, une grande majorité des patients sont soignés exclusivement sans recours à l'hospitalisation, à travers des modalités variées.Le personnel médical et paramédical fait cruellement défaut au niveau de ce centre ainsi que celui d'entretien. Il existe en tout et pour tout trois médecins généralistes et un psychiatre ainsi que deux ou trois infirmiers pour tout cet établissement hospitalier, ont souligné nos interlocuteurs. Selon un médecin de ce centre psychiatrique, les malades qui se présentent vivent un vrai calvaire, on leur délivre après consultation une ordonnance pour aller acheter à la pharmacie deux médicaments qui existent maintenant à travers des officines de la ville, en l'occurrence Modecate ou Nozinon. La plupart des pharmaciens refusent de servir ces antidotes à ces patients. Ainsi, les situations de souffrance psychiatrique en lien avec cette absence de médicaments créent chez la plupart des malades un énervement et un stress intense. Il est à noter aussi qu'il existe actuellement une douzaine de malades hospitalisés dont l'état est jugé sérieux, les autres, ils se présentent quand ils sont à court de médicaments, dans l'espoir d'en trouver.S'agissant de l'urgence psychiatrique dont la mission est l'accueil et la prise en charge et l'orientation des malades, elle n'existe réellement pas. La réponse médicale à la demande de soins de psychiatrie de liaison dans les différents services du centre est mal assurée en raison de la situation que traverse cette structure. Le manque d'assistance médicale notamment pour ce qui est de l'hygiène des patients. La qualité des soins prodigués aux patients est déplorable. Les conditions d'accueil et de vie également. Quant aux chambres, elles sont insalubres et la majorité des salles de bain sont hors d'usage. Les femmes et les personnes âgées sont les plus à plaindre. Leur situation est qualifiée d' «accablante » par de nombreux observateurs. Pourtant les pouvoirs publics ne lésinent pas sur les moyens, notamment en matière de santé publique. Selon un médecin de cette structure, un projet de construction d'un hôpital psychiatrique de 120 lits est inscrit pour la wilaya depuis longtemps et jusqu'à présent il n'a pas vu le jour. Alors qu'un centre de désintoxication est déjà opérationnel, a relevé notre interlocuteur. Les patients doivent prendre leur mal en patience en attendant des jours meilleurs.





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