Algérie - A la une

Avis mitigés quant aux décisions du gouvernement



Avis mitigés quant aux décisions du gouvernement
«On s'est fait avoir sur l'essentiel !». «La reprise de la contestation n'est pas à écarter». «L'essentiel reste le respect de notre dignité»...Les mines n'étaient pas vraiment réjouies dans le corps des éléments des unités républicaines de sécurité déployées à Ghardaïa, au lendemain de l'annonce par le gouvernement des décisions prises par le Conseil interministériel, réuni dimanche, à propos des revendications avancées dans la plateforme des URS.Rencontré devant son camion de transport de troupes stationnés devant les grilles de la wilaya, Mustapha, policier originaire de Mascara, estime que le fait que «le gouvernement se réunisse spécialement pour étudier nos revendications est déjà une victoire pour notre corps. Je pense que nous avons avancé dans le droit d'avoir plus de respect et de considération de la part de nos responsables».Son camarade d'unité rétorque : «Nous avons raté une chance inouïe de faire accorder toutes nos exigences en reprenant nos positions. Nous aurions du durcir le ton et continuer à battre le pavé jusqu'à obtention de tous nos droits !» Au carrefour Docteur Merghoub, un peu plus loin, deux policiers de Souk Ahras discutent justement de cet événement. «En ce qui me concerne, l'essentiel reste le respect de notre dignité et la reconnaissance par nos responsables de tous nos sacrifices pour maintenir la sécurité dans tous les coins de notre grand et vaste pays.»Et d'ajouter : «Tout bénéfice est le bienvenu après cette marque de considération.» Son collègue reste évasif, lâchant quant à lui : «Je ne sais pas encore ce que je dois en conclure, j'attendrais un peu plus pour me prononcer.» Au bas du ksar de Mélika, sur l'avenue du 5 Juillet, des policiers discutent à l'ombre des arcades ; ils sont de l'unité de Blida. «Je crois qu'on s'et fait avoir du moment que l'essentiel de nos revendications ont été éludées. Le départ de Hamel était la condition sine qua non à la reprise de travail.Finalement, il est toujours au sommet de la pyramide et il continue à mater d'autres policiers. Au moment même où nous avons repris le travail, j'avais compris qu'encore une fois, le pouvoir a réussi à casser une dynamique de contestation à nulle autre pareille. Dommage.» Son collègue de la même unité est quant à lui encore en ordre de bataille : «Pourquoi tu dis ça, nous n'avons pas perdu, tu sais bien que les collègues sont en train de se concerter à travers toutes les unités du pays pour apporter la réponse à ces décisions.La reprise de la contestation n'est pas à écarter.» On devine que ces policiers, enfants du peuple et de l'Algérie profonde, qui viennent de faire vaciller la République en mettant les pieds sur ses platebandes (au propre comme au figuré) ressentent de la fierté d'avoir pu et su dire non au bon moment et de faire dorénavant partie de l'histoire en participant activement à son écriture.





Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)