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Autres temps, autres m'urs



Autres temps, autres m'urs
Seuls les anciens se souviennent de «Essaka», un personnage haut en couleurs, hantant les quartiers pauvres, appelés communément quartiers arabes, parce que démunis des commodités d'usage, comme l'électricité, l'eau potable et le gaz.Saïd, dit Habriche se rappelle de ce temps qui n'est plus, et qu'il évoque avec une pointe de nostalgie dans la voix : «Essaka faisait partie de notre vie quotidienne.C'est lui qui approvisionnait les ménages pauvres en eau domestique. Il arrivait toujours portant deux seaux en étain. Grâce à un cerceau, il assurait l'équilibre des deux bidons. Il venait trottinant et avant d'entrer dans les domiciles, il criait «Essaka», faites le passage. Les mères, qui vaquaient aux affaires dans la courette, cédaient le passage au porteur d'eau.En bon serviteur, «Essaka» remplissait les divers ustensiles de la famille et s'en allait sans rien demander. Le soir, quand il fera son apparition dans le quartier, les chefs de famille le gratifiaient de quelques douros». En ce temps, se rappelle notre interlocuteur, aucun ménage ne disposait de l'eau courante, comme nous le sommes aujourd'hui.Dans chaque quartier, la municipalité avait aménagé une borne fontaine pour tous les habitants. «Enfants, parfois, nous nous bousculions à qui mieux devant la fontaine publique pour remplir nos bidons et jerricans», nous apprend Saïd, Un autre habitant, du même âge que Saïd, c'est-à-dire un sexagénaire, évoque lui aussi ces périodes difficiles quand l'eau manquait dans les ménages.«Dans notre quartier, tout le monde ou presque avait creusé un puits dans l'un des coins de la cour. C'est une eau un peu saumâtre, mais qu'on utilisait surtout pour la toilette du corps, le lavage du linge». C'était le temps du «Essaka», cet homme haut en couleurs qui approvisionnait le ménage en eau domestique pour quelques douros.


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