Algérie

attentat de berlin


Man?uvre habile de la Libye Un accord a été conclu, avant-hier, à Berlin entre la Fondation Kadhafi et le gouvernement allemand. Le 5 avril 1986, un attentat, à la discothèque La Belle de Berlin-Ouest fréquentée par des soldats américains, fait trois morts - deux GI?s et une Turque - et 260 blessés certains mutilés à vie. La fondation libyenne s?engage à verser un million de dollars à la famille de la victime turque, 350 000 dollars à chacun des onze blessés graves, invalides à 80%, et 188 000 dollars à 157 autres blessés, sérieusement atteints. Les propriétaires de la discothèque détruite recevront 700 000 dollars. La somme totale s?élève à 35 millions de dollars. Interrogé par l?AFP, l?avocat français Stephan Maigné, qui a suivi les négociations, a estimé que « l?accord conclu était tout à fait convenable et représentait le maximum de ce qu?on pouvait atteindre, des sommes plus élevées n?étant pas possibles ». Le document final sera signé à Tripoli le 3 septembre. C?est la première fois qu?une fondation représentant un Etat verse des dédommagements à des personnes victimes dans un attentat. Le gouvernement allemand s?est dit satisfait de l?accord obtenu et le chancelier Gerhard Schröder aurait accepté une invitation de Kadhafi à se rendre en Libye. Néanmoins, le ministre libyen des Affaires étrangères a affirmé que les « négociations sur l?affaire de La Belle n?étaient pas officielles et n?impliquaient pas l?Etat libyen ». Par ailleurs, l?indemnisation des victimes de La Belle ne concerne pas les américains. Car la Fondation Kadhafi a réclamé, le 10 août 2004, des dédommagements pour le raid américain sur Tripoli et Benghazi, mené peu après l?explosion à La Belle. La Fondation Kadhafi, organisation caritative dirigée par un des fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, rappelle dans un communiqué que ce raid a tué 41 personnes et blessé 226 autres qui « sans aucun doute méritent d?être dédommagées de manière adéquate et honorées, et ceux qui ont commis cette action doivent être traduits devant la justice ». L?affaire reste en suspens. La Libye a entamé l?an dernier un processus de réconciliation avec les pays européens. Pour l?attentat contre un avion de la PanAm au dessus du village écossais de Lockerbie (270 morts) en 1988, Tripoli s?était déclarée prête à verser 2,7 milliards de dollars. En janvier 2004, la Libye a accepté de débourser 170 millions de dollars pour les familles des 170 victimes d?un DC-10 français d?UTA, qui s?était écrasé en 1989 au Niger. Ces trois initiatives tendent à démontrer que la Libye est en train d?opérer un volte-face, en se tournant vers la communauté internationale. La déclaration faite par le colonel Kadhafi, le 19 décembre 2003, annonçant qu?il renonçait aux armes de destruction massive (ADM) renforce cette thèse. En mai 2004, la visite historique du leader de la révolution libyenne à Bruxelles a été l?occasion d?un retour sur la scène internationale. La Libye devait profiter de l?occasion pour demander son adhésion au partenariat euroméditéranéen. Elle est le seul Etat de la région à ne pas être membre du partenariat qui lie, depuis 1995, l?Europe aux pays du pourtour méditerranéen. Cet accord euroméditerranéen vise à libéraliser la circulation des personnes et des marchandises. Le début d?ouverture, illustré par les dédommagements des victimes des attentats et la promesse de ne pas fabriquer des ADM, ne semble pourtant pas suffisant. Car Tripoli a toujours buté sur les conditions préalables posées par l?Union européenne : s?engager, par écrit, à respecter les principes démocratiques et les droits de l?homme et accepter le dialogue avec tous les pays du pourtour méditerranéen... y compris avec Israël. L?UE avait déjà offert un statut de simple observateur et la venue de Kadhafi à Bruxelles devait permettre de renforcer ces liens. Mais, le dirigeant libyen s?est contenté de dire que l?adhésion de son pays devait être un acte soigneusement réfléchi et qu?il avait besoin de l?accord du Parlement libyen. L?ouverture de la Libye à la communauté internationale paraît donc restreinte.
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