Appel à une meilleure visibilité des productions féminines

Les productions littéraires féminines doivent avoir une « meilleure visibilité », ont considéré mardi dernier les participantes aux 2es journées « Belkiss maghrébine et littérature féminine » organisées à l'Office de la culture et du tourisme d'Aïn-Touta (Batna). Des poétesses tunisiennes, libyennes et jordaniennes, ainsi qu'une quarantaine de poétesses et de chercheuses en littérature représentant 22 wilayas du pays sont réunies dans le cadre de cette rencontre de trois jours initiée par l'association culturelle « Belkiss » de la ville d'Aïn Touta pour disséquer la thématique de la représentation des femmes dans le champ de la création poétique et littéraire. La poétesse Maïssa Boutiche d'El Eulma (Sétif) a estimé que la femme est « dotée d'une plus grande sensibilité qui la rend plus encline à sonder les secrets humains, alors que son approche des arcanes de la vie en matière de création littéraire est plus probante, notamment lorsqu'il s'agit d'analyser les souffrances et les espoirs de l'humanité ». Dans ces conditions, il devient nécessaire, selon elle, « d'explorer la marginalisation que la femme a endurée, hier et aujourd'hui ». Pour sa part, la poétesse et conteuse jordanienne, Ritha Hassan, a fait part de son « refus » d'évoquer une « spécificité féminine ou masculine » dans la création littéraire. Elle a dénoncé, à ce propos, une « ségrégation » figée et injuste qui fait fi des critères de créativité. D'autres intervenantes ont mis en lumière l'apport culturel et artistique « croissant » de la femme dans la zone maghrébine et arabe à l'heure des grandes mutations imposées par la mondialisation en cours.