Algérie - Divers Métiers d'Artisanat

Annaba - 150 jeunes formés chez le doyen des ferronniers



Annaba -  150 jeunes formés chez le doyen des ferronniers




La ferronnerie d’art est comme la peinture. Il faut bien dessiner l’objet avant de le concevoir.

Etre un ferronnier d’art n’est pas une sinécure. C’est l’avis unanime de tous les jeunes ayant appris ce métier qui nécessite à la fois, un effort physique et un doigté exemplaire.

Mais qui peut assurer cette formation aux jeunes prétendants à ce métier?

C’est l’Atelier Benmoussa de Annaba dont le début de l’activité remonte à 45 ans, répond le président de la chambre d’artisanat de la wilaya.

«Cet atelier est une école pour nos jeunes en quête d’une formation dans ce domaine. Depuis le début de notre partenariat en 2011, ils sont quelque 150 stagiaires à avoir appris à manier le fer chaud sur l’enclume. Au terme de leur formation, ils ont eu leur certificat de la chambre d’artisanat.» témoigne Youssef, le président de la chambre d’artisanat.

«Je suis dans cet atelier pour apprendre ce métier que j’aime beaucoup. J’ai appris à façonner plusieurs formes de décor et de finition. Lorsque je terminerai mon stage, je voudrai bien rester travailler dans cet atelier car si j’ouvre tout seul je ne pourrai jamais le concurrencer de par la qualité de ses produits», affirme le jeune Sadek, l’un des stagiaires rencontré dans cet atelier.

En effet, la ferronnerie d’art est une affaire de famille chez les Benmoussa depuis 1969 où l’arrière-grand-père des Benmoussa avait levé le rideau de son atelier pour dominer l’acier doux carré, rond et plein, sa matière première.

«Notre équipement de soudure est unique dans la région dont le poste de soudure «MIGU» avec bobine», s’enorgueillit Nacereddine, le petit fils de 50 ans.

Abondant dans le même registre de fierté, il nous apprend qu’il avait participé à une grande exposition dédiée aux œuvres d’art issues de la ferronnerie où il avait eu le premier prix.

«Nous avons également pris part à l’exposition de avril 2014 à Annaba. Nous avons été félicités par les autorités et eu beaucoup de demandes. Les employés du consulat général de France sont nos clients. Dernièrement, la société publique BATIGEC nous a sollicités pour un projet portant sur la rénovation de la wilaya d’El Tarf. Et si sur le plan national nous ne sommes plus à présenter, sur le plan international, nous sollicitons la chambre d’artisanat pour nous assister à l’effet de nous programmer pour des expositions de cette envergure», souhaite la même source.

Sur le secret de sa réussite, le petit des Benmoussa nous fait des révélations. Pour lui, il est de notoriété que la ferronnerie est un art à part entière.

«Ce métier est très délicat. Il demande beaucoup de patience et d’attention auxquelles il faut ajouter une imagination fertile. La ferronnerie d’art est comme la peinture. Il faut bien dessiner l’objet avant de le concevoir. Pour ce faire, notre atelier a toujours eu recours à de nouvelle mises à jour. Le dernier procédé est une autre méthode qui consiste à mélanger du bois noble avec l’acier. Celle en cours a pour objectif de recruter des jeunes constantinois qui se font rare dont le secret est de maitriser la technique d’inclure du verre soufflé dans la ferronnerie d’art» révèle ce ferronnier chevronné qui ne cache pas l’amour de son métier dont le sentiment semble être la sève de sa réussite.

Leïla Azzouz

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