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Alors que les spécialistes appellent à encourager la production locale



Alors que les spécialistes appellent à encourager la production locale
La facture des importations de médicaments a enregistré une hausse considérable durant l'année 2014. Le montant des importations des produits pharmaceutiques par l'Algérie a atteint près de 2,6 milliards de dollars (mds usd) en 2014, contre 2,34 mds usd l'année d'avant, en hausse de 10,44%, a appris, hier, l'APS auprès des Douanes.Si le montant des importations a augmenté, leur quantité a, par contre, enregistré une légère baisse en totalisant 33.593 tonnes en 2014 contre 34.142 tonnes une année plus tôt, soit un recul de 1,61%, selon le Centre national de l'informatique et des statistiques des Douanes (CNIS). Cette hausse de la facture est due à une augmentation générale des importations des produits pharmaceutiques, de près de 10% pour les médicaments à usage humain, de 14% pour les produits parapharmaceutiques et plus de 19% pour les médicaments destinés à la médecine vétérinaire. En 2014, les importations des médicaments à usage humain ont atteint 2,41 mds usd, contre 2,19 mds usd en 2013, en hausse en valeur de 9,96%. La facture des importations des médicaments à usage humain est restée la plus importante puisqu'elle a représenté 93,17% des importations globales des produits pharmaceutiques en 2014. En dépit de la hausse du montant des médicaments à usage humain, les quantités importées ont reculé de 2,4%, passant de 31.537 tonnes en 2013 à 30.780 tonnes en 2014. Les antibiotiques ont représenté un taux de 2,63% de la facture globale des produits pharmaceutiques en 2014. En effet, la valeur des antibiotiques a été estimée à 68,33 millions usd pour une quantité de 841 tonnes en 2014, contre 56,88 millions usd et 753 tonnes en 2013, soit une hausse en valeur de plus de 20%, selon les Douanes. Les importations des produits parapharmaceutiques ont atteint 72,53 millions usd (1.406 tonnes) en 2014, contre 63,64 millions usd (1.246 tonnes) en 2013, en hausse en valeur de 13,95%, note la même source. Concernant les médicaments à usage vétérinaire, les achats extérieurs de l'Algérie se sont chiffrés à 35,85 millions usd (564 tonnes) en 2014 contre 29,95 millions usd (605 tonnes) en 2013, en hausse de 19,68%. L'impératif de faciliter les investissements dans les médicamentsFace à cette hausse, les spécialistes appellent à l'amélioration de la production nationale en s'orientant progressivement vers le développement des capacités nationales en matière de biotechnologie. Selon les professionnels, la production locale représente actuellement 40% du marché national, elle devrait atteindre 65% en 2015. Les spécialistes en la matière estiment que le potentiel pharmaceutique national actuel permet d'atteindre cet objectif, notamment avec les investissements en cours de réalisation dans le secteur. "Si les projets d'investissement dans le domaine de l'industrie pharmaceutique se concrétisent, ils permettront de placer l'Algérie en position de force non seulement pour couvrir le marché national mais surtout pour exporter", avait affirmé récemment le président de l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie (Unop), Abdelouahed Kerrar. Il convient de rappeler que le marché national du médicament est estimé à plus de 2,5 milliards de dollars, dont 1,85 milliard dollars d'importation alors que le reste provient de la production locale, dont 84% reviennent au secteur privé et 16% au public. En 2013, les importations algériennes en produits pharmaceutiques avaient totalisé 2,28 milliards usd (+1,96% par rapport à 2012), alors que les quantités ont reculé de 6,74% pour totaliser 33 389 tonnes. Ainsi, pour réduire les importations des produits pharmaceutiques, le gouvernement s'est engagé à encourager la production nationale et ?uvre à faciliter l'acte d'investir dans ce créneau industriel afin de stimuler la production. C'est dans ce sens que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a déclaré récemment que la réduction des importations de médicaments et la lutte contre la surfacturation constatée également dans ce domaine, ne peuvent se réaliser que par l'encouragement de la production nationale. Il a, ainsi, fait savoir que des directives avaient été données au groupe pharmaceutique Saidal à l'effet d'augmenter la production de médicaments. A l'instar des autres produits, l'encouragement de la fabrication locale des médicaments vise à réduire la lourde facture des importations de ces produits stratégiques, notamment en cette conjecture de rétrécissement des recettes extérieures du pays, induite par la forte chute des prix du pétrole. Mais la dégringolade des cours du brut ne devront pas, pour autant, influer sur l'approvisionnement en médicaments, avait rassuré récemment un représentant du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Selon le directeur de la pharmacie auprès de ce ministère, M. Hamou Hafedh, le budget alloué pour l'approvisionnement en médicaments, sur l'année 2015, avoisine les 100 milliards de dinars, contre 85 milliards de dinars en 2014. Quant à la production nationale, qui a triplé durant ces cinq dernières années, elle équivaut à un montant d'un (1) milliard d'euros actuellement. Le même responsable a fait part de l'existence de 48 importateurs de médicaments qui sont aussi producteurs, de 75 unités de fabrication opérationnelles et de 101 projets d'investissements enregistrés ces 4 dernières années, appelant à engager des améliorations pour fructifier ces investissements et parvenir à un taux appréciable de substitution à l'importation. Autre mesure visant à stimuler la production nationale, la création prévue d'une commission mixte regroupant des représentants du ministère de la Santé et ceux du Forum des chefs d'entreprise (FCE) pour examiner les moyens de faciliter l'investissement dans l'industrie pharmaceutique. Cette commission doit se réunir mensuellement pour recenser les problèmes et les contraintes rencontrés par les investisseurs avec comme finalité d'encourager la production nationale, a expliqué le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, à l'issue d'une rencontre tenue mercredi dernier avec le président du FCE, Ali Haddad. Le ministre, qui a rappelé la décision d'interdire l'importation des médicaments fabriqués localement en quantités suffisantes, a fait savoir qu'elle visait à réduire la facture des importations de médicaments.





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