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Algérie: fin des manifestations de policiers à Ghardaïa et à Alger




Algérie: fin des manifestations de policiers à Ghardaïa et à Alger
Manifestation de policiers devant le palais présidentiel, à Alger, le mercredi 15 octobre.
Crédit FAROUK BATICHE / AFP


En Algérie, depuis lundi, des policiers manifestaient pour réclamer le départ du chef de la police et de meilleures conditions de travail. Le Premier ministre a reçu, mercredi, à Alger, une délégation de policiers et a annoncé que des points d’accord avaient été trouvés. Cependant, certains policiers ont poursuivi jeudi leur mouvement avant de se disperser à la fin de la journée.

Lundi, dans la nuit, la sécurité autour de la présidence de la République avait été renforcée. Des militaires - en treillis, casqués et armés de kalachnikovs - se sont postés tout autour du bâtiment.

De nombreuses barrières blanches bloquaient tout accès à la place envahie, mercredi en milieu de journée, par des centaines de manifestants. Ces derniers, en majorité, avaient quitté les lieux après la rencontre avec le Premier ministre.

Néanmoins, en fin de matinée jeudi, des dizaines de policiers sont venus manifester à nouveau. Ils réclamaient le départ du chef de la police, le général Abdelghani Hamel, une revendication à laquelle ni le ministre de l’Intérieur à Ghardaïa, ni le Premier ministre à Alger n’ont voulu répondre.

Après plusieurs heures de discussions avec le chef de la sûreté de la wilaya, les manifestants ont fini par monter dans de grands bus qui les ont éloignés de la présidence de la République. Vers 17 heures, le rassemblement s’était dispersé dans le calme.

Une réunion ministérielle extraordinaire est prévue dimanche.

UN MOUVEMENT QUI MET EN LUMIÈRE LES FAIBLESSES DE L'ETAT
Ce sont les images fortes de ces trois derniers jours. D’abord, les hommes chargés du maintien de l’ordre qui défilent à pied dans Ghardaïa alors que deux communautés s’affrontent à coup de pierres à quelques kilomètres de là. Ensuite, des centaines de policiers qui marchent, sans être arrêtés, jusqu’aux portes du palais présidentiel.

Certes, les policiers de Ghardaïa ont repris le travail, certes la garde républicaine, en tenue de combat et armée, empêche désormais tout accès à la présidence. Mais le mal est fait. Certains observateurs estiment que cette grève des CRS algériens montre la faiblesse de l’Etat, fragilisé par la maladie du président Abdelaziz Bouteflika.

Mais surtout, la protestation des agents de Ghardaïa souligne l’incapacité des autorités à régler la crise dans cette ville du sud. Car les policiers dénonçaient le fait d’être placés en première ligne face à des bandes de plus en plus violentes. Ces policiers estiment que les auteurs de violences finissent toujours par être relâchés pour des raisons politiques, pour faire baisser la pression. Incapable d’apaiser l’animosité entre communautés, incapable d’empêcher la violence, l’Etat a fini par se mettre les forces de sécurité à dos. A Ghardaïa, en l’absence de la police, trois personnes sont mortes dans des affrontements.
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