Algérie - Gestion, récupération et recyclage des déchets

Alger - Transport des déchets urbains dans la capitale: le train de madame Boudjemaa




Alger - Transport des déchets urbains dans la capitale: le train de madame Boudjemaa




Attendue sur la situation alarmante de la gestion des ordures ménagères dans la capitale lors de la réunion d’une partie de l’exécutif et des responsables de la wilaya pour se pencher sur l’état de la capitale, la ministre de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement (MATE) a botté en touche.

Mme Dalila Boudjemaa «a exposé, lors de cette réunion, un projet de transport des déchets ménagers par rail ; «on va se lancer dans le transport des déchets ménagers par voie ferroviaire vers le CET de Hamici. Une étude est en cours de réalisation par un bureau allemand qui nous communiquera ses résultats en octobre prochain», a-t-elle déclarée pour répondre aux questions des élus locaux sur les incohérences du schéma de gestion des déchets urbains dans le Grand Alger et les récurrentes protestations des riverains du CET de Corso ainsi que les oppositions à l’aménagement d’un autre site à Reghaia.

UN PROJET QUI REMONTE AUX ANNEES 90

Selon un cadre du MATE, ce projet daterait du temps d’un ancien wali d’Alger, M. Nourani ,qui avait confié à un bureau portugais une étude sur la faisabilité du transport de déchets ménagers par rail et route combinés vers des décharges ultimes qui seraient aménagées dans la wilaya d’Ain Defla. A cette époque, l’actuelle ministre, Dalila Boudjemaa, dirigeait la direction générale de l’environnement au ministère (DGE).

L’option à l’étude nécessitait l’implantation de centres de transferts intermédiaires à la périphérie d’Alger et une organisation rigoureuse des rotations en amont des points de transbordements ferroviaires. Les conclusions de l’étude sur un déploiement à court terme de l’infrastructure nécessaire et l’absence de qualification en ressources humaines disponibles ont dissuadé l’ex wali de se lancer dans la phase de réalisation.

Pour notre interlocuteur, le dépoussiérage de ce projet pose plusieurs problèmes. S’il est vrai que le transport par route vers le CET de Hamici est problématique avec plus de 04 heures pour une seule rotation, l’utilisation du rail nécessite soit la création de centres de stockage temporaire des déchets à l’intérieur de l’agglomération (Agha ; Belouizdad ; El Harrach par exemples) avec toutes les contraintes que cela pose, soit une infrastructure particulière au sol qui nécessite des wagons permettant le passage des caisses amovibles de la route au rail. Cette option suppose aussi une maîtrise dans les horaires de rotation pour la collecte, qui est loin d’être garantie avec l’état du trafic routier, ajoute t il.

Un autre cadre à Extranet (en charge de la collecte et du transport dans les communes dites extra muros et non prises en charge par Netcom) est encore plus sceptique, «le système classique TRANSRAIL qu’on veut mettre en place est une semi-remorque aux normes routières dans laquelle est incorporé un système de manutention permettant le transbordement de conteneurs pouvant peser jusqu’à 40 tonnes; d’un camion à un wagon dans les gares . C’est la seule façon d’éviter de transformer les gares en centres de stockage des déchets avec toutes les incommodités qu’on peut imaginer.

EN ATTENDANT LA LIGNE ZERALDA - BIRTOUTA

En théorie le transport des déchets urbains par rail divise par 3 les coûts de revient mais ceci est vrai seulement lorsque les infrastructures sont adaptées au circuit en terme d’implantation de centres de transfert, de dessertes ferroviaires et de multi modalité.

Pour notre interlocuteur l’utilisation de la ligne ferroviaire Zeralda- Birtouta en phase de construction ne peut constituer, au mieux, qu’un appoint car le CET de Hamici est loin du tracé de cette ligne, à moins de le faire dévier.

Selon notre interlocuteur, cette dernière option semble improbable vus les problèmes d’expropriation auxquels le projet est déjà confronté. Il faudra donc envisagé un autre transbordement du train vers les camions pour arriver «à bon port» ce qui ne peut que compliquer l’opération et augmenter significativement les coûts, fait-il remarquer.

Toujours est-il que la date de lancement de l’exploitation de cette ligne ferroviaire de 21 Kms a été annoncée par Omar Ghoul lors de sa visite sur les chantiers au début du mois de septembre pour décembre 2015. D’aucuns estiment que le respect de cette échéance est du domaine du miracle en raison des nombreux litiges existants sans parler des rythmes d’exécution qui ne sont pas respectés.

Pour un élu local qui a participé à la réunion du gouvernement avec les autorités de la capitale, le projet de la première responsable du MATE risque d’être rattrapé par la saturation du site de Hamici qui est appelé à suppléer à la non réalisation du CET de Reghaia pour cause d’opposition des riverains, en plus de la mise en décharge de plus de 90% des déchets faute de tri, en dehors des plastiques (PET).

En attendant la réalisation de cette ligne ferroviaire, les résultats de l’étude du bureau allemand et la réalisation des infrastructures de stockage intermédiaires et de transbordement camion-train et train-camion, il faudra prier pour que la décharge de Hamici ne déborde pas.

Pour la collecte elle-même des déchets et l’insalubrité des cités et rues d’Alger, il faudra sans doute attendre un autre train de mesures du ministère.


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