Algérie - Tourisme Divers

Aïn El Hammam (Tizi Ouzou) - Tourisme de montagne, un atout inexploité


Aïn El Hammam (Tizi Ouzou) - Tourisme de montagne, un atout inexploité




Si les sites touristiques ne manquent pas, les infrastructures d’accompagnement font défaut dans cette région montagneuse.

Les communes rurales de la wilaya de Tizi Ouzou, pourtant pauvres et isolées, n’ont jamais cru en la possibilité d’exploiter le tourisme de montagne.

Pourtant, en plus des paysages féeriques et variés que l’on découvre au détour de chaque colline, nos villages sont autant de curiosités à visiter.

On ne peut négliger éternellement son apport pour les populations rurales. Durant la période post indépendance, les berges des oueds regorgeaient de coopérants techniques qui venaient y dresser leurs tentes, chaque fin de semaine.

Les tapissières d’Ait Hichem dont le produit est connu à travers le monde parlent avec nostalgie de cette période florissante qui a conduit, également, à la valorisation et au développement de l’artisanat local tel la poterie d’Ait Kheir.

Le départ des étrangers, conjugué à l’insécurité régnant dans la région ont fini par faire oublier jusqu’au mot «touriste».

Malgré toute l’insécurité et les difficultés que l’on peut rencontrer, des promeneurs audacieux, des groupes de jeunes, adeptes des sports de montagne, n’hésitent pas à s’enfoncer dans la montagne du côté du col de Tirourda.

D’autres bravent le danger de l’escalade pour pénétrer dans «la grotte du macchabée», non loin de Tizi Oumalou, dans la commune d’Ath Bouyoucef.

Les sites paradisiaques du Djurdjura sont aussi nombreux que variés que ce soit à Aswel, Azrou N’Thour (1.850 m d’altitude) et autres.

Une piste de ski, déjà exploitée à une époque, à Ath Arbi a été abandonnée. Mais lorsqu’ on sait qu’en temps de neige, les résidents n’arrivent pas à se frayer un chemin pour rejoindre l’hôpital, comme en février 2012, il serait utopique de penser aux sports d’hiver.

Mais l’expérience tentée, il y a quelques années, par une agence de voyages qui a organisé, avec succès, des «randonnées blanches» en hiver, et des «randonnées vertes» au printemps, est à méditer.

Manque d’infrastructures

Certaines fêtes ou salons, telle la fête du bijou des Ath Yanni ou la fête du tapis des Ath Yahia, drainent annuellement des milliers de visiteurs qui viennent parfois des autres wilayas.

Des possibilités d’attirer des touristes. Ce qui sous-entend que des infrastructures d’accompagnement doivent obligatoirement être mises à la disposition des hôtes de la région.

Il ne s’agit pas seulement de les attirer par la publicité, vantant les charmes de nos contrées, mais encore faut-il mettre à leurs dispositions les conditions d’accueil, suivant leurs attentes. Ce que ces régions montagneuses sont loin d’offrir aux visiteurs potentiels, avides d’évasion.

Si les sites touristiques ne manquent pas, les infrastructures d’accompagnement font défaut.

L’hôtel Djurdjura, la seule structure hôtelière à plus de vingt kilomètres à la ronde, qui pouvait accueillir des touristes dans des conditions décentes, est fermé depuis plusieurs années.

Versé à la direction de la jeunesse et des sports qui en a fait une auberge de jeunesse, il a vu ses activités limitées à celles du secteur qui en a la charge. Son changement de statut ne va pas sans créer de mécontentement dans la région.

Situé à 1.200 mètres d’altitude face à Lala Khedidja, il était la seule chance de Aïn El Hammam et de toute la région pour appâter les clients.

Au centre ville, les gargotes et autres fast foods sont loin de répondre à la demande d’un étranger, exigeant un repas convenable.

En dehors des traditionnels bains maures, aucune infrastructure ne propose de lit ne serait ce que pour une seule nuit.

Cependant, la possibilité d’héberger d’éventuels touristes chez des particuliers ne devrait pas être négligée. Pour peu qu’on leur fasse appel.

Nos sportifs qui partent souvent à l’étranger, à la recherche de lieux d’oxygénation en altitude, devraient inspirer nos autorités pour la construction de complexes sportifs, coûteux à court terme, certes, mais rentables, avec le temps.

Toute une politique pour le développement du tourisme de montagne devrait être pensée si l’on veut créer de l’emploi et «fixer» les autochtones.


Nacer Benzekri



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