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Abdelaziz Belkhadem
D'Aflou, où il est né un certain 8 novembre 1945, à Sougueur, où il a fait ses premiers pas, Abdelaziz Belkhadem verra son destin changer grâce à deux hommes : Houari Boumediene et Abdelaziz Bouteflika. C'est Boumediene qui le remarquera pour la première fois, au début des années 70, lorsque Belkhadem prend la parole à Laghouat, devant le tout-puissant Boumediene, au nom de la population de Tiaret. Boumediene le ramènera dans ses valises et le propulsera au poste de directeur adjoint aux relations internationales à la présidence de la République.Les portes du pouvoir allaient s'ouvrir à cet instituteur qui allait gravir, par la suite, tous les échelons, à commencer par l'obtention d'un siège de député de la wilaya de Tiaret pendant 15 années (1977-1992). Durant cette période, il deviendra, d'abord, vice-président de l'APN, avant d'hériter de la présidence de cette institution suite à la démission de Rabah Bitat, en pleine crise post-octobre. Considéré comme un "barbe-FLN" et accusé d'accointances avec le régime des mollahs, Belkhadem fera voter le très controversé code de la famille durant sa présidence de l'APN.La démission du président Chadli Bendjedid et ce qui s'en est suivi comme interruption du processus électoral allait pousser Belkhadem dans une longue traversée du désert. Banni des institutions de transition et isolé au sein du parti, il se fera oublier durant toute la décennie noire. Et c'est Bouteflika, arrivé au pouvoir en 1999, qui lui redonnera une seconde chance en lui accordant l'honneur de s'occuper du portefeuille des Affaires étrangères à partir de 2000.Il y restera pendant cinq ans, avant de devenir le représentant personnel du chef de l'Etat, mais surtout secrétaire général du FLN, après la fameuse bataille entre le clan présidentiel et le candidat Ali Benflis, qui était débarqué de la tête du parti dans des conditions rocambolesques. Mieux encore, Belkhadem sera nommé chef du gouvernement à partir de 2006.Il y restera pendant deux années, avant d'être remercié, mais toujours gardé comme ministre d'Etat représentant personnel du président de la République, et toujours patron du FLN. Il y restera jusqu'en 2013, où il sera destitué après une crise interne qui aura duré plus de deux ans. Tel un ph?nix, et au moment où tout le monde le croyait fini, Belkhadem reviendra aux affaires, à l'occasion de la campagne électorale pour le quatrième mandat du président Bouteflika. Lui et Ouyahia ont été repêchés (ou appelés à la rescousse '), à la surprise générale.Nommé ministre d'Etat sans portefeuille ni mission, Belkhadem n'avait pratiquement rien fait depuis l'élection présidentielle. Son débarquement était prévisible et sur toutes les langues depuis ses récentes sorties publiques où il se prévalait du soutien du président contre le patron du FLN.Après plus de 40 années de parcours politique, Belkhadem fait les frais de ses ambitions démesurées pour la prise du pouvoir. Lui qui avait joué à fond la carte islamiste, en pleine gestation de l'ex-FIS, puis même à l'arrivée de Bouteflika qui lui a redonné la chance de rebondir. Lors de sa visite en France, Bouteflika invite le chanteur Enrico Macias à venir en Algérie, mais Belkhadem s'y opposera publiquement et fondera le front anti-normalisation avec Israël.Jouant à fond la carte islamiste, Belkhadem a attendu son heure, pour succéder à Bouteflika, pensant qu'il pourrait fédérer la mouvance islamiste. Mais l'acharnement de Bouteflika à rester éternellement au pouvoir a fait perdre patience à l'homme qui est passé de la discrétion à la franchise, en affirmant publiquement son ambition de briguer la magistrature suprême. Sans jamais oser présenter sa candidature contre Bouteflika, Belkhadem a, tout de même, tenté de préparer le terrain et s'est mis en position d'attente. Peu à peu, la carte islamiste est remise au placard et Belkhadem lorgnera du côté des nouveaux riches qu'il injectera au sein même de la direction du parti, mais aussi au Parlement. L'homme, comme tant d'autres qui ont goûté aux plaisirs du pouvoir, restera à l'écoute et attendra, encore, que la chance lui tende les bras. Jamais deux sans trois, dit-on.A. B.NomAdresse email


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