Algérie - Revue de Presse

« Tous les acteurs de la sphère économique veulent le changement »


Aucun texte de loi, aucun article de la législation du travail ne font référence à un repos hebdomadaire de deux jours pour les travailleurs. Mais alors pourquoi parle-t-on avec insistance de week-end universel ? Selon une source de la direction des relations du travail au ministère du Travail, de l?Emploi et de la Sécurité sociale, il s?agit là d?une « erreur de style ». De son avis, les travailleurs algériens ont le droit à une seule journée de repos hebdomadaire obligatoire fixée par la loi, en l?occurrence le vendredi. En effet, la loi 90-11 du 21 avril 1990 relative aux relations de travail stipule dans son article 33 que le travailleur a le droit à une journée entière de repos par semaine. Le jour normal de repos hebdomadaire, qui correspond aux conditions de travail ordinaires, est fixé au vendredi. Mais à part cela, le reste, tente-t-on de faire comprendre, ne dépend pas de l?administration. « S?il y avait une volonté politique réelle pour le règlement de ce dossier du week-end universel, on n?aurait pas eu à en reparler et on n?aurait pas accusé des pertes énormes ni sur le plan financier ni en matière de relations de travail avec nos voisins. Les pouvoirs publics peuvent bien instaurer en plus de la journée de vendredi celle de samedi au lieu de jeudi comme seconde journée de repos. Beaucoup de pays arabes et du Golfe ont opté pour cette option (celle consistant à se rapprocher du week-end universel), pourquoi pas notre pays ? », s?est interrogée une source du ministère. La même source appuie avec force le choix des chefs d?entreprise de faire de vendredi et de samedi leurs jours de repos hebdomadaire à l?image de la société Mittal Steel de Annaba. Notre source ajoute que la plupart des entreprises sont favorables à l?idée de se reposer vendredi et samedi. « Normalement, aucun problème ne devrait se poser. Il s?agit d?une question d?organisation et d?aménagement des horaires de travail au sein de l?entreprise et ceci n?est nullement interdit par la loi. C?est une procédure légale », a soutenu notre interlocuteur. Une initiative « très positive » Ce dernier a qualifié de « très positive » l?initiative de la société Mittal. Celui-ci s?est toutefois dit déçu de constater que les pouvoirs publics ne se sentent pas interpellés par la question. Un sujet visiblement traité avec beaucoup de subjectivité. « C?est normalement à l?Etat de régulariser ce dossier. Certes les entreprises privées peuvent bel et bien suivre le modèle de Mittal. Mais le problème restera inévitablement posé pour ce qui est des établissements scolaires, des entreprises publiques, en somme pour les employés de la Fonction publique. Il ne faut pas créer un Etat dans un Etat. Ce serait une anarchie. Il revient donc à l?Etat de mettre de l?ordre et de suivre les évolutions du monde », dira-t-il. Dans ce sillage, l?on nous indiquera qu?hormis le gouvernement, l?ensemble des acteurs influents dans la sphère économiques algérienne est en faveur du réaménagement du week-end (au moins aller vers les vendredi et samedi). Un réaménagement qui ne pénalisera ni les opérateurs économiques, ni les pratiquants. Les chefs d?entreprise plus particulièrement les privées, sont les premiers à plaider pour cette démarche. L?UGTA par la voix de M. Aït Ali a rappelé, hier, que la centrale a été parmi les premiers à revendiquer l?adoption d?un autre week-end. Cette question a été soulevée lors de la tripartite. « Nous avons évoqué ce sujet lors de la tripartite en suggérant officiellement au gouvernement l?ouverture d?un débat sérieux afin de trouver des solutions d?intermédiaires et permettre ainsi aux entreprises et au monde économique de fonctionner normalement. Malheureusement, nous n?avons eu jusqu?à l?heure aucune suite à notre demande », a relevé l?orateur qui s?est félicité de la décision de Mittal Steel. M. Aït Ali indiquera que l?accord signé entre l?employeur Mittal et le syndicat des travailleurs concernant le week-end ne peut être que dans l?intérêt général des travailleurs ; aussi c?est un gain de plus pour l?entreprise. « A notre avis, si le gouvernement se penche sur le sujet et opte pour le changement, le pays gagnera en termes de transactions financières, bancaires, de relations avec les autres pays... Nous avons fait un sondage qui révèle que tout le monde est favorable à cette option. Il reste que nous n?avons pas compris pourquoi les pouvoirs publics refusent d?ouvrir et de clôturer définitivement ce dossier », a relevé M. Aït Ali.
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