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"Son bâclage sera fatal pour le pays"




Le président du Front du changementLa question de l'Etat reste fondamentale pour le Front du changement, car, sans un Etat fort et moderne, rien n'est possible.Abdelmadjid Menasra est longuement revenu sur la problématique de l'Etat lors d'un discours qu'il a prononcé à l'ouverture de l'université d'été de son parti sous le mot d'ordre de la construction d'un «Etat moderne». «L'Etat algérien est un Etat taïwan, un Etat de contrefaçon. Il est d'apparence, construit conformément aux principes de la déclaration du 1er Novembre, à savoir une République démocratique et sociale dans le cadre des valeurs islamiques. Or, dans la réalité, c'est le contraire. «Toutes les institutions, y compris l'armée, toutes les richesses, toutes les administrations, la majorité des organisations syndicales et des associations, ont été accaparées au détriment de la volonté populaire et des intérêts suprêmes du pays» a-t-il relevé d'emblée devant une pléïade d'invités dont l'ex-Premier ministre Sid Ahmed Ghozali, Abderrazak Makri, Smaïl Saidani, Salah Aoud, etc. Pointant du doigt le manque de sérieux et d'esprit de responsabilité au sein de l'équipe dirigeante, le président du Front du changement a également indiqué qu' «un pays qui se respecte ne confie pas son destin à une minorité», avant de tirer à boulets rouges sur les responsables actuels du pays en considérant que «changer la Constitution à tout bout de champ est un crime contre l'Etat et la nation». Revenant par la suite sur la révision de la Constitution, sujet maintes fois ressassé depuis 2009 mais qui demeure toujours au stade du discours, il a indiqué qu'une «démarche d'une telle importance doit se faire d'une façon consensuelle». «La construction d'un Etat, dont la Constitution est l'élément fondamental, ne peut pas être faite pas quelques parties seulement. Ce n'est par la majorité qui construit l'Etat. L'Etat doit être construit dans un cadre consensuel. Par la suite, sa gestion doit se faire d'une façon démocratique et la majorité choisie par le peuple prend le pouvoir», a-t-il insisté, ajoutant qu' «il est hors de question que le sort d'un Etat soit soumis aux humeurs d'une personne ou d'un groupe de personnes. L'Etat appartient à tous les Algériens». Il a également mis en garde les autorités quant à «un éventuel bâclage du projet de révision de la Constitution» confié par Abdelaziz Bouteflika à son directeur de cabinet Ahmed Ouyahia.De plus, a ajouté l'ex-ministre de la PME, «seule la démocratie peut garantir la pérennité de l'Etat à travers une consécration effective de l'alternance au pouvoir dans le respect des lois». «La démocratie à laquelle on aspire est celle qui ne s'achète pas par l'argent sale, c'est la démocratie qui ne peut être renversée par les armes, c'est la démocratie qui ne peut être abattue par le terrorisme, c'est la démocratie qui ne confère nul monopole de la décision à la majorité, c'est la démocratie qui ne fait pas peur à la minorité, c'est la démocratie qui ne s'oppose pas à l'Islam,» a-t-il martelé dans ce sens en effet.Par ailleurs, Abdelmadjid Menasra a fait savoir que «l'Etat moderne auquel nous aspirons et pour lequel nous militons est un Etat de droit, un Etat de citoyenneté, un Etat qui consacre la légitimité politique et un Etat qui respecte les attributs des institutions».Attentif à l'idée sans cesse soulevée, notamment par les partis de la mouvance démocratique, à savoir le rôle de l'armée dans la vie politique du pays, le patron du FC a souligné que «l'Etat doit être civil» Invité à prendre la parole au même titre que nombre d'invités, le président du MSP, Abderrazak Makri a, quant à lui, plaidé, non pas pour une démarche consensuelle comme son ex-camarade Menasra, mais pour un travail de fond pour mettre le système politique sous pression et l'amener à la négociation.«Le système actuel n'acceptera aucun consensus s'il n'est pas mis sous pression. Aujourd'hui, nous sommes dans la même ambiance que celle de 1986 et la situation risque sérieusement de dégénérer si une transition démocratique, telle que préconisée par la plate-forme de Mazafran, n'est pas engagée à temps et c'est dans cette perspective que doit oeuvrer toute la classe politique» a-t-il recommandé sous les applaudissements de la salle qui lui était visiblement acquise.





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