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« Remettre la filière dans le bon sillage »



« Remettre la filière dans le bon sillage »
L'association des apiculteurs de la wilaya de Bejaïa compte, aujourd'hui, 72 adhérents professionnels, mais les apiculteurs amateurs commencent, de plus en plus, à trouver de l'intérêt à la rejoindre, notamment pour pouvoir suivre les journées techniques et autres activités qu'elle organise. Son nouveau président, M. Bouzidi Rabah, qui ambitionne de donner un nouveau souffle à cette association et redynamiser l'apiculture dans la wilaya, a créé un GIC (groupement d'intérêt commun), une formule qui permet à seulement deux personnes de se constituer en coopérative, pour se démarquer des anciennes coopératives agricoles qu'ils dénoncent être sous la coupe d'imposteurs qui ont détourné ces structures de leur vocation initiale, confirme la difficulté de convaincre les apiculteurs à se constituer en groupe d'intérêt. « C'est la raison pour laquelle on rencontre, par exemple, beaucoup de difficultés à assurer la transhumance de nos élevages vers les sites mellifères. Celle-ci doit se faire en groupes, pour des raisons de coûts, de sécurité, d'entraide, etc. Ma coopérative a été la première et est, pour l'heure, la seule à faire de la transhumance. On se déplace sur Khenchela, Djelfa, Biskra et, bien sûr, dans les différents sites que compte Bejaïa, à Tazmalt, par exemple, qui se caractérise par la précocité. En ce moment, on attend juste que tombent les pluies pour démarrer ». Pour notre interlocuteur, Bejaïa est une région où l'on peut faire son miel, qui est de bonne qualité, mais la production a été contrariée par de nombreux aléas, dont cette absence de transhumance, les chutes de neige, les incendies, de sorte que Bejaïa s'est retrouvée, bien des fois, classée bonne dernière sur les 22 wilayas productrices. Cette rareté a eu pour conséquence de renchérir excessivement le prix du miel, mais selon Rabah Bouzidi, il faut également prendre en compte que produire n'est pas une sinécure dans la wilaya de Bejaïa qui est une zone montagneuse, ce qui exige de l'apiculteur bien plus d'efforts que dans les élevages en plaines. Le président de l'association considère, par ailleurs, que les essaims sont pour la plupart infectés, alors que le traitement est des plus chers, le soutien de l'Etat ne comprenant pas ce volet. Il considère qu'il est nécessaire que les autorités obligent les apiculteurs à procéder au traitement des ruches à une période précise, afin que celui-ci soit réellement efficace. De plus, tous les élevages ne sont pas conduits, affirme-t-il, de manière professionnelle, ajoutant que certains apiculteurs commencent le recueil du miel avant qu'il ne soit vraiment « mûr », un comportement beaucoup plus conséquent à leur méconnaissance mais qui porte atteinte à la réputation du produit local et conforte les commerçant malhonnêtes. « C'est pour cela qu'on insiste auprès d'eux afin d'assister aux journées techniques », indique Rabah Bouzidi qui ajoute que son association travaille également pour que soit élaborée une carte florale de la région, nécessaire aux apiculteurs et aux services agricoles pour mieux diriger les programmes de développement de la filière, faire bénéficier la corporation de certains avantages que la tutelle octroie aux professionnels du secteur de l'agriculture, récupérer les anciennes coopératives, au nombre de 22, pour les mettre entre les mains de véritables producteurs, pour disposer de points de vente sur toute la wilaya afin d'écouler la production et concourir à la labellisation du miel de la région.





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