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« On ne savait pas où s'adresser pour sauver nos enfants »



« On ne savait pas où s'adresser pour sauver nos enfants »
D'anciens accros aux drogues ont apporté leurs témoignages, hier, lors du colloque national sur la lutte contre la drogue. Un geste que le responsable du Centre intermédiaire des soins en addictologie (CISA) de Fouka, à Tipaza, le docteur Mohamed Hamani, a qualifié de courageux. Ces anciens toxicomanes sont venus, accompagnés de leurs parents, pour témoigner et partager leur expérience. « Ce n'est pas un honneur d'avoir un enfant toxicomane mais un honneur de l'avoir sauvé », souligne la mère de Imed, un jeune de 19 ans. Elle a souligné que son fils a versé dans la consommation de la drogue suite au divorce de ses parents. « Je suis devenue sévère avec lui après ma séparation. Je le contrôlais car je croyais bien faire, mais Imed s'est vengé de moi, de son père et de toute la société. J'ai frappé à toutes les portes et j'ai réussi à sauver mon fils, qui a difficilement accepter de se soigner », a raconté cette enseignante retraitée, qui a lancé un appel pour la sensibilisation de l'enfant dans les établissements scolaires. « On parle beaucoup de violence en milieu scolaire, mais il faut savoir qu'on n'éduque plus nos enfants à l'école, il faut revoir ce déficit », a-t-elle estimé. Imed a reconnu s'être orienté vers la drogue pour oublier sa souffrance. « Je ne pouvais pas supporter la souffrance de ma mère face à l'injustice. Je ne pouvais pas m'exprimer, mais grâce à ce centre, j'ai reconstruit ma personnalité. Je suis guéri grâce au soutien de ma mère et de mes frères ». Autre témoignage, celle d'une jeune femme qui a décidé de tourner la page après 25 ans de consommation. « J'ai commencé à consommer de la drogue à l'âge de 14 ans cause de problèmes familiaux. Mais j'ai décidé d'arrêter et j'ai réussi », a-t-elle indiqué. Un père de famille a raconté son désarroi. « Je suis enseignant et on était une famille unie et tranquille avant de découvrir que mon fils cadet est un toxicomane. Ce fut un choc quand j'ai reçu un appel de la Sûreté de la daïra de Sidi M'Hamed me convoquant pour assister mon fils arrêté en possession de kif traité. C'était pénible d'autant que ma femme est très fragile. J'ai changé mon comportement et je suis devenu très souple avec mon fils mais à ma grande surprise j'ai découvert que mes deux jumeaux étaient également des consommateurs. La drogue a failli briser mon foyer. J'ai dû vendre ma villa et m'installer ailleurs. Traiter mes enfants, c'était un parcours de combattant en l'absence de centres spécialisés. On n'est ni encadré ni orienté, on ignorait à qui s'adresser », a-t-il raconté. Il lance un appel aux services de sécurité pour axer leurs efforts sur les dealers et les barons. « Le regard de la société doit changer, les toxicomanes sont des malades, ils sont nos enfants et nul n'en est à l'abri », a-t-il précisé. De même pour cette maman qui reconnaît avoir été oppressive envers son fils qui a commencé d'abord par fumer du tabac avant de toucher à la drogue. « Il suivait vainement chez un psychologue durant 6 mois. Je ne pouvais pas le dénoncer à la police et je ne savais pas où l'orienter et à qui m'adresser, je voulais sauver mon enfant et Dieu merci, j'ai réussi mais il faut encadrer les parents et les orienter », a-t-elle souligné


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