«Les sacs de billets vont aux arbitres, pas à la formation»

Le 5 juillet 1998, le Widad de Tlemcen obtient son 1er titre en coupe d'Algérie. L'année suivante, il est vainqueur de la coupe arabe des clubs champions. 16 ans plus tard, le WAT peine en division II.Une descente aux enfers. «Notre club est formateur, cela est connu, mais une fois que nos joueurs émergent, ils sont happés par les clubs qui ont plus de moyens financiers que nous» explique, dépité et d'une manière expéditive, un dirigeant des «bleu et blanc».Les moyens. Le mot est lâché.Et justement, le manque ou le peu d'argent est un facteur susceptible d'envoyer une équipe dans les ténèbres. «Notre compte bancaire a été plusieurs fois bloqué par nos créanciers, notamment des joueurs non-payés. » Club formateur? qui refuse l'argent sale, aussi. Le WAT l'a appris à ses dépens: il y a quelques années, le wali de Tlemcen est intervenu auprès des dirigeants locaux pour leur conseiller de lever le pied face à une équipe de l'Est où il avait ses fonctions.Refus catégorique des Tlemcéniens.Conséquence: ce commis de l'Etat a puni le club financièrement.Pire : il a ordonné aux sponsors de fermer les robinets. Au final, étouffé, le Widad a fait une chute libre. Ce n'est un secret pour personne, des associations sportives «prévoient des budgets» pour soudoyer et des équipes adverses et des arbitres, car en fin de compte, ce qu'on retient, ce n'est pas le rapport du commissaire aux comptes, mais le titre qu'aura gagné le club.