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« Le bétanodavirus est à l'origine de l'épizootie » selon le professeur Kacher


« Le bétanodavirus est à l'origine de l'épizootie » selon le professeur Kacher
Le professeur Kacher Mohamed, chercheur et directeur du centre national de recherche et de développement de la pêche et de l'aquaculture (CNRDPA) situé à Bou-Ismaïl, a bien voulu, à travers cet entretien, apporter des réponses sur la mort mystérieuse de mérous, notamment à Bejaia, Boumerdes, Azzefoun et TipasaY a-t-il un risque sur la santé du citoyen s'il venait à consommer le mérou atteint de cette maladie ' Je tiens avant tout à rassurer le consommateur que tout risque de contagion ou d'intoxication est écarté à la base. Cependant, si le mérou n'est pas frais ou présente des signes de décomposition, il est formellement déconseillé de le consommer. C'est le même cas d'ailleurs pour les autres espèces de poisson.Est-ce que vous avez déterminé les causes de cette maladie ' On a procédé à différentes analyses, à savoir bactériologique, microbienne et parasitologique. Tous les examens se sont avérés négatifs. Des analyses sur la présence de métaux lourds dans le milieu marin susceptibles de révéler une pollution nuisible au mérou ont été également effectuées par l'Office national de l'environnement qui se sont avérées, à leur tour, négatives. Toutefois, le dépistage a confirmé que les mérous présentant les symptômes de la maladie sont porteurs d'un virus du nom de bétanodavirus, qui, je le répète, n'est pas transmissible à l'homme.Y a-t-il un traitement pour le contrecarrer ' Pour l'instant, on n'en a pas. Il faut savoir aussi que cette maladie n'est pas nouvelle en Méditerranée et, par implication, en Algérie. Elle survient pratiquement chaque année chez-nous depuis plus d'une dizaine d'années. C'est un chercheur de l'université de Annaba qui a fait en 2012 un lien entre le bétanodavirus et la mortalité du mérou.Quelles sont les causes de la propagation de ce virus ' Le bétanodavirus se développe dans les zones d'élevages contrôlées. Sa propagation hors de ces espaces est favorisée par une somme de paramètres, notamment la température de l'eau. Lorsque celle-ci dépasse un certain seuil, elle favorise la mobilité du virus. Toutefois, il ne touche pas le mérou adulte. Il s'attaque davantage aux jeunes mérous. En Algérie, son apparition s'est propagée graduellement d'est en ouest. Son origine ne peut être donc que la partie orientale du bassin de la Méditerranée.Est-ce qu'on peut venir à bout de cette épizootie en menant une campagne préventive ' On peut facilement en venir à bout. Il suffit simplement que les éleveurs de poissons nettoient leurs équipements (cages d'élevages, enclos...) avec de l'eau de Javel pour que le virus soit éradiqué.Peut-on savoir à combien s'élève la population de mérous et d'autres espèces dévastées par cette épizootie 'On ne peut pas évaluer avec exactitude les dégâts provoqués par le bétanodavirus. Déjà, les mérous morts repêchés ne sont pas tous porteurs du virus, dans la mesure où dans certains cas le décès est dû entre autres à des blessures provoqués par un harpon ou par d'autres poissons. Aussi, d'autres mérous susceptibles d'être atteints par le virus peuvent ne pas remonter en surface de l'eau, car bloqués dans les trous de leur habitat naturel.




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