«La paix, la sécurité... C'est ce que nous voulons ! »

V?ux ? On ne veut plus revivre la même crise, l'insécurité et l'instabilité.Tel est le principal souhait des personnes interrogées sur ce que peut apporter la prochaine élection présidentielle prévue pour le 17 avril. «On refuse le retour à la violence, c'est tout?!». Cette phrase revient à chaque fois qu'on aborde ce sujet avec les citoyens lors de notre reportage. D'autres personnes sont allées jusqu'à évoquer la tragédie sanglante qui a marqué la décennie passée. «Ça suffit, on ne veut plus parler encore de soulèvement populaire ou de crise. Déjà nous sommes en train de payer la facture de toutes ces années de braise», commente-t-on. Certaines personnes reviennent plus en arrière pour se souvenir de l'époque coloniale. «Nous n'avons pas rêvé d'une Algérie riche mais d'une Algérie où règnent le respect et la dignité humaine», a regretté un homme d'un âge certain. Est-ce que les Algériens pensent qu'il y aura un changement?' Beaucoup nous disent? qu'«on ne peut rien prédire et qu'il faut attendre l'après 17 avril !». D'autres en revanche, estiment «qu'il n'y aura aucun changement et ce sera le même scénario». «Qu'on le veuille ou pas, le changement doit avoir lieu?! Pourquoi?' On ne peut jamais faire reculer un peuple qui dit en avoir marre?! Ce qui s'est passé à Béjaïa est une preuve flagrante d'une explosion qui pourrait être comme une étincelle à n'importe quel moment pour un quelconque bouleversement populaire», pense un sexagénaire rencontré au boulevard Colonel Amirouche. Un autre citoyen de passage nous rejoint pour préciser : «Au train où vont les choses, il n'y aura ni changement ni rien du tout. Je vais vous dire pourquoi. Eh bien tout simplement, et ce n'est un secret pour personne, tout est joué à l'avance, depuis déjà le mois de septembre». Amine, un jeune vendeur dans une friperie à Alger- Centre, nous déclare : «Honnêtement, Madame, faites-vous confiance aux six candidats qui nous promettent monts et merveilles durant les 15 jours de campagne?' Et pourquoi, à votre avis, ne distribue-t-on pas de logements avant cette échéance alors qu'il y a des pères de famille qui ont payé déjà depuis 13 ans ...?'». «Offrir un logement aux jeunes célibataires avec des crédits sans intérêts est un leurre. On ne va pas nous faire croire ça voyons?! », estime un autre vendeur dans ce même magasin. Certains Algérois ne se soucient guère d'une élection «jouée d'avance»? comme ils le disent. «Voter n'est pas un verbe que conjuguent des personnes qui vivent un malaise sociale au quotidien». En outre, essayer de convaincre une population qui ne croit plus en la démocratie est une tâche bien compliquée à accomplir pour le retour de la confiance. Le témoignage de Nadia, avocate, est le meilleur exemple : «Je suis complètement déconnectée pour une simple raison?: je ne suis convaincue ni par les candidats ni par leurs programmes et promesses.»