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« La grippe saisonnière ne tue pas »



« La grippe saisonnière ne tue pas »
« La grippe saisonnière n'a jamais été en Algérie un facteur de mortalité. C'est un facteur de morbidité », a affirmé, hier, le président du Conseil national de l'ordre des médecins (CNOM), Mohamed Bekkat Berkani. « Les décès enregistrés dernièrement ne sont pas dus au virus de la grippe saisonnière, ils sont la conséquence des maladies connexes dont souffraient les victimes, telles les pathologies cardiovasculaires, l'hypertension, le diabète et bien d'autres affections causales favorisant tous types de complications », a-t-il précisé au forum du quotidien El Wassat. Selon lui, rien ne justifie l'inquiétude des citoyens. « La grippe n'est pas une problématique, le virus de la grippe n'est pas virulent par rapport aux autres », a-t-il souligné, appelant les pouvoirs publics et la société civile à intensifier les campagnes d'information et de sensibilisation pour lutter contre ce virus. L'aspect préventif devrait, de l'avis du conférencier, constituer l'axe prioritaire de toute politique sanitaire.La loi sanitaire : un pas salutaire, mais...Le président du Conseil qualifie la nouvelle loi, en phase de finalisation, et prochainement soumise au secrétariat du gouvernement, d'avancée considérable. « Il faut qu'elle soit consensuelle et adaptée aux circonstances actuelles », a-t-souligné, qualifiant de déplorable l'état du secteur et des structures hospitalières. Il juge que l'Algérie a plus que jamais besoin de faire des projections pour situer les missions et les responsabilités du secteur dans la prise en charge des malades, quels que soient leur statut et leur niveau social. Pour y parvenir, il plaide pour l'élaboration d'une feuille de route destinée à venir à bout des problèmes, notamment de gestion, qui entravent le bon fonctionnement des structures sanitaires. Sa proposition ' Une école supérieure de gestion des hôpitaux. Le président de l'Ordre des médecins estime qu'il y a beaucoup de dépenses, mais pas de prestations de qualité en contre-partie. 50% du budget des hôpitaux est destiné à l'acquisition de médicaments anticancéreux. L'incidence financière est importante alors que la tendance haussière de la prévalence des ces maladies et des maladies transmissibles et chroniques ne diminue pas. C'est pour cette raison que Bekkat insiste sur la nécessité d'élaborer une feuille de route spécifique au secteur de la santé. Selon lui, la création d'un institut de veille sanitaire et d'un haut conseil à la santé hissera ce secteur au niveau des aspirations des citoyens. Il précisera que la médecine est une urgence, signalant que l'Algérie compte actuellement 55.000 médecins, dont 12.000 exercent à Alger. Une répartition qui ne répond pas aux besoins des populations.Erreurs médicales : 200 plaintes en 2 ansCes deux dernières années, le Conseil de l'ordre des médecins a reçu 200 plaintes pour erreurs médicales, provenant des 12 Conseils régionaux. Selon Bekkat, le Conseil fait de son mieux et fait office d'une institution juridique, en infligeant, au terme de la tenue de conseil de discipline, des sanctions, à des degrés différents, à chaque auteur d'erreur médicale. Des sanctions allant de la suspension à l'exclusion. Il reconnaît, par ailleurs, que le traitement de certains dossiers nécessite beaucoup de temps, du dépôt de la plainte au verdict de la justice, pénalisant ainsi la victime aussi bien sur le plan matériel que moral, et engendrant parfois des complications suite à l'erreur médicale commise. Pour pallier cette défaillance, le président du Conseil suggère la création d'un fonds national de dédommagement anticipé pour venir en aide à la victime.


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