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«L'infructuosité» tue le développement




«L'infructuosité» tue le développement
Des investisseurs ont eu le courage de dire au wali qu'ils ne peuvent pas s'exprimer dans la salle au risque de s'exposer à des représailles.Les avis d'appels d'offres lancés pour études ou réalisation de projets à Guelma dans divers secteurs (travaux publics, bâtiments, éducation nationale, santé, jeunesse, sports, etc), sont depuis le début de l'année jusqu'au mois de juillet en cours, entachés d'anfractuosité. Une situation complexe qui a incité le chef de l'exécutif a organisé, hier, une réunion de travail au siège de la wilaya de Guelma. Ce conclave des acteurs (entreprises réalisatrices, bureaux d'études et les directions de la Dlep, OPGI, DUC, travaux publics etc), a eu pour but de mettre à plat les préoccupations et entraves rencontrées par les uns et les autres.En effet, suite à un bref exposé de la direction de la planification et de l'aménagement du territoire (DPAT), il s'avère qu'au cours du quinquennat 2010-2014, sur 476 opérations d'une enveloppe globale de 74,2 milliard de dinars, 246 opérations n'ont pas été lancées, soit près de 60% du montant d'une valeur de 42 milliards de dinars, otage d'infructuosité. L'infructuosité, faudrait-il le souligner, est l'une des modalités d'interruption d'une procédure de passation d'un marché, prévue par le code des marchés publics. Prônant la transparence dans le débat, le wali s'est interrogé longuement sur les raisons qui font que les projets de la wilaya de Guelma ne trouvent pas preneurs.Et pourtant, ce ne sont pas les entreprises privées et publiques qui manquent dans cette wilaya. Ne l'entendant pas de cette oreille, beaucoup d'intervenants estiment que l'administration est la cause de tous les maux. Certains même ont eu «le courage» de dire au wali qu'ils ne peuvent pas s'exprimer dans la salle au risque de s'exposer à des représailles. Ainsi, la lourdeur de la machine administrative à Guelma en application du code des marchés publics, qui en est à son énième mouture, serait la principale cause.Ajouter à cela la bureaucratie et le manque de communication. Dans ce contexte, des intervenants n'ont pas manqué de dénoncer certaines aberrations. «L'imprimé de soumission serait, contrairement aux autres wilayas du territoire national, obligatoirement rempli à la main dans des cases minuscules et toute rature est sanctionnée par un rejet», a fait savoir l'un d'entre eux.Mais encore le manque de communication et la politique de la porte fermée prévalent dans les reproches. Notons aussi, que la wilaya de Guelma, manque de main d'?uvre qualifiée dans le bâtiment. Une situation sur laquelle tout le monde (administration et partenaires) semble d'accord. Mais il y a des vérités: Des entreprises qui soumissionnent avec deux brouettes, quelques pelles et pioches pour des milliards, c'est fatalement le cas de Guelma, s'indignent des observateurs du secteur. Mais encore, il y a des projets de plusieurs milliards, dont les études sont bâclées en une semaine, tout au plus. Il y a de quoi se poser des questions !



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