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« Deux choses nous manquent




« Deux choses nous manquent
« La femme sahraouie, qui jouit d'un statut particulier au sein de sa société et qui est bien considérée et n'a jamais souffert de la violence sous toutes ses formes, physiques ou verbales, est au devant de la lutte pour la liberté et l'indépendance. Elle mène son combat contre l'occupant marocain sans que personne ne l'incite ou ne le lui interdise », a déclaré Baâli M'Barka Alina, la secrétaire générale du Forum Avenir de la femme sahraouie (Fafesa) à Horizons en marge de la sixième édition de l'université d'été de la RASD qui s'est déroulée du 3 au 21 août à Boumerdès. « Quand les Marocains sont venus occuper nos terres en 1975, poursuit-elle, ils n'ont pas épargné la femme de leur brutalité ». « Avec mon mari, nous nous sommes entendus dès le départ : chacun mène son combat sans interférence et nous respectons tous les deux cet engagement. Au sein du Forum, aucune pression n'est exercée sur les membres », dit-elle pour expliquer sa propre expérience dans le militantisme qui remonte à plus de 30 ans. Selon notre interlocutrice, installée à El Ayoune occupée, le Fafesa milite à aider la femme sahraouie à consolider ses compétences et sa prise de conscience. « Nos modèles sont Aminatou Haidar et Sultana Khia qui a perdu un ?il en 2006 lors d'une manifestation à Boujdour occupée », dit-elle. Et de préciser : « Les adhérentes au Forum ont toutes passé entre 10 et 16 ans les géoles coloniales et de disparition forcée. » Pour exemple également, elle a cité la présidente du Forum, Soukeina Djaddahlou. Emprisonnée pendant deux ans et demi, celle-ci a disparu ensuite pendant treize ans et demi. Lors de son séjour en Algérie, Mme Baâli M'Barka s'est rendue dans les camps de refugiés à Tindouf. Elle a constaté que ses compatriotes vivaient dans la pauvreté certes, mais en paix. « Dans les territoires occupés, deux choses essentielles nous manquent : la paix et la liberté », nous dit-elle avant de sérier les risques auxquels les femmes sont exposées dans les territoires occupés. Précisons tout de même que la SG de la Fafesa pourrait payer chèrement le prix de son engagement. « Je n' ai pas peur », nous dit-elle. Selon plusieurs personnes venues du Sahara occidental occupé pour participer à cette université d'été, les services marocains ont revu leur manière de faire. Ils ne s'attaquent plus directement à ceux qui osent à leur retour, comme ils l'ont fait après la première édition de cette université, mais essayent de trouver d'autres prétextes pour les arrêter ou s'acharner contre leurs proches. 70 personnes dont 25 femmes ont pris ce risque cet été.


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